Au cours de sa visite en Chine en avril, Emmanuel Macron avait réagi à la contestation entourant la réforme des retraites en France. Le président avait déclaré au Figaro : « Si les gens voulaient la retraite à 60 ans, ce n’était pas moi qu’il fallait élire président de la République ou mettre en tête au premier tour ». Le gouvernement actuel insiste sur la légitimité de cette réforme, soulignant que contrairement à 2017, elle faisait partie du programme électoral du candidat Macron. Pendant sa campagne présidentielle, le chef de l’État avait promis de proposer le relèvement progressif de l’âge légal de départ à la retraite à 65 ans dès l’été 2022.
Cependant, cette réforme était déjà impopulaire à l’époque. Un sondage Ifop pour le JDD publié en avril 2022 a montré que 77 % des Français estimaient qu’Emmanuel Macron devrait retirer cette mesure de son programme. À l’époque, il était question de repousser l’âge à 65 ans, et non pas à 64 ans. Le rejet était majoritaire dans la quasi-totalité des catégories de population interrogées, y compris chez les électeurs de Macron.
Si les partisans de Jean-Luc Mélenchon (La France insoumise) et de Marine Le Pen (Rassemblement national) étaient unanimement en faveur d’un retrait de cette mesure (respectivement 93 % et 89 %), ceux d’Emmanuel Macron n’étaient pas convaincus non plus, avec 56 % se prononçant en faveur de retirer la retraite à 65 ans du programme. Ce niveau était comparable à celui observé chez les plus âgés (59 % des 65 ans et plus) et les plus aisés (58 %). Seuls les électeurs de Valérie Pécresse (Les Républicains) y étaient favorables, à 58 %.
Bien que la loi ait été promulguée depuis lors, avec un âge de retraite repoussé à 64 ans, cette réforme est toujours controversée en France. Emmanuel Macron avait déclaré en avril 2022 que « les 65 ans ne sont pas un dogme » et n’avait pas exclu la possibilité d’un référendum sur quelque réforme que ce soit.