Le ministre français de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a déclenché une nouvelle crise diplomatique entre la France et l’Italie en affirmant sur RMC que Giorgia Meloni, la Première ministre italienne à la tête d’un « gouvernement d’extrême droite choisi par les amis de Madame Le Pen », était « incapable de régler les problèmes migratoires » de l’Italie, qui connaît des arrivées records par la Méditerranée. Ces propos ont été faits en réponse aux critiques du président du Rassemblement national Jordan Bardella sur la gestion de la situation à la frontière franco-italienne.
Ces déclarations ont provoqué l’annulation d’une visite en France prévue ce jeudi soir par le ministre italien des Affaires étrangères, Antonio Tajani, qui devait rencontrer son homologue française Catherine Colonna pour discuter de la relation bilatérale, y compris les aspects migratoires. Les propos de Darmanin ont été jugés « inacceptables » par Tajani, qui a déclaré sur Twitter que « ce n’est pas dans cet esprit qu’il faut affronter les défis européens communs ».
Le quai d’Orsay a également réagi en rappelant que la relation bilatérale est « fondée sur le respect mutuel, entre nos deux pays et entre leurs dirigeants ». Le ministère des Affaires étrangères a souligné dans un communiqué que la question migratoire doit être traitée par l’ensemble des Etats membres de l’UE, en gardant à l’esprit que la concertation et un dialogue apaisé sont essentiels pour réussir et être efficaces.
La crise diplomatique survient après les critiques de Jordan Bardella sur le renfort « dérisoire » de forces de l’ordre annoncé par Élisabeth Borne pour gérer l’afflux de migrants mineurs dans les Alpes-Maritimes. Giorgia Meloni avait promis la mobilisation de 150 policiers et gendarmes « supplémentaires » ainsi que la création d’une « border force », mais cela a été jugé insuffisant par le chef du RN, qui a accusé le gouvernement français de faire preuve d’impuissance et d’indifférence.
Gérald Darmanin a reconnu qu’il y avait un afflux de migrants dans le sud de la France, mais a rejeté la faute sur l’Italie, affirmant que c’était à cause de la situation politique en Tunisie que beaucoup d’enfants remontaient par l’Italie, que le pays était incapable de gérer la pression migratoire et que c’était pourtant sur ces problématiques que Giorgia Meloni avait été élue.
Cette nouvelle crise diplomatique s’ajoute à celle de novembre dernier, lorsque le gouvernement de Giorgia Meloni avait refusé de laisser accoster le navire humanitaire de l’ONG SOS Méditerranée, suscitant la colère de Paris, qui avait convoqué une réunion européenne pour éviter que cela ne se reproduise.