
Vous avez reçu un appel d’un numéro qui vous paraît normal ? 06, 09 ou même un faux numéro de la CAF ou de votre banque ? Et si on vous disait que répondre à ce simple appel pouvait suffire à vous faire piéger ?
En 2025, les arnaques téléphoniques ne sont pas seulement toujours là — elles sont devenues beaucoup plus sournoises. Et désormais, même les plus prudents peuvent se faire avoir, souvent en quelques secondes, sans même s’en rendre compte.
Des escrocs plus malins, des appels plus convaincants
Avant, on repérait facilement une arnaque : un accent étrange, un discours bancal, une tentative de nous faire paniquer. Aujourd’hui, c’est autre chose. Les escrocs utilisent une technique appelée “spoofing” pour faire apparaître sur votre écran un numéro officiel : celui de votre banque, des impôts, ou même… de vous-même.
Et comme si ça ne suffisait pas, les appels automatisés se multiplient. Des messages enregistrés, des appels silencieux, parfois même des deepfakes vocaux — c’est-à-dire une fausse voix générée par IA qui imite parfaitement un proche. Oui, c’est flippant.
Les numéros à surveiller de près
Certains indicatifs devraient immédiatement éveiller votre méfiance. En métropole, les 01 62, 02 70, 09 48 reviennent souvent dans les signalements. Outre-mer, c’est le 09 475 en Guadeloupe ou le 09 479 à La Réunion qui posent problème. Ce ne sont pas des numéros “officiels”. Et quand on les rappelle, c’est là que les choses se compliquent : soit vous tombez sur un service surtaxé, soit vous donnez sans le savoir des informations sensibles à un fraudeur.
Quand votre numéro est utilisé contre vous
Et si je vous disais que votre propre numéro peut être utilisé à votre insu pour piéger d’autres gens ? C’est l’une des nouvelles pratiques inquiétantes qui se développe. En gros, les escrocs passent des appels frauduleux en se faisant passer pour… vous. Résultat : une personne vous rappelle, en colère ou inquiète, pensant avoir été contactée. Sauf que non.
C’est du spoofing inversé, et ça peut arriver à n’importe qui. C’est possible parce que certains logiciels — au départ conçus pour les entreprises — permettent de choisir le numéro affiché quand on passe un appel. Malheureusement, ces outils tombent aussi entre de mauvaises mains.
“Bonjour, je suis votre conseiller bancaire…” : l’arnaque classique, mais revisitée
Ce genre de phrase a été repérée dans plusieurs départements, notamment dans le Finistère où la gendarmerie a récemment lancé une alerte. L’interlocuteur se fait passer pour un employé de votre banque, explique qu’une activité suspecte a été repérée sur votre compte et vous demande de valider une opération… ou pire, de lui transmettre vos codes.
Et parfois, l’appel semble crédible. La voix est polie. Le vocabulaire est maîtrisé. Le numéro correspond à celui que vous connaissez. C’est exactement ce qui rend ce genre d’arnaque si efficace.
Que faire si vous êtes visé ?
D’abord, ne paniquez pas. Si vous recevez un appel bizarre, raccrochez immédiatement. Ne donnez jamais d’informations personnelles ou bancaires par téléphone, même si l’appel semble venir d’un service “officiel”.
Ensuite, signalez l’appel sur internet-signalement.gouv.fr. Et si votre numéro a été usurpé, portez plainte au commissariat ou à la gendarmerie. L’usurpation d’identité est un délit, passible d’un an de prison et 15 000 euros d’amende.
Si vous pensez avoir été piégé et que de l’argent a été débité, contactez immédiatement votre banque, faites opposition et demandez un remboursement.
Et pour se protéger au quotidien ?
Quelques gestes simples peuvent faire la différence : installez une application de blocage d’appels indésirables, ne répondez pas aux appels de numéros inconnus qui raccrochent aussitôt, et ne cliquez jamais sur un lien reçu par SMS sans avoir vérifié sa source. Parce qu’aujourd’hui, un simple “allô ?” peut vous coûter très cher.