
Diapo Sondage
La présidentielle de 2027 semble encore lointaine, mais les premiers frémissements s’intensifient. Un sondage Ifop pour l’institut Hexagones, publié ce lundi, projette déjà Jordan Bardella en tête dans presque tous les scénarios testés. Le président du Rassemblement national apparaît comme le grand favori du moment… sauf face à un certain Édouard Philippe.
Une dynamique favorable au RN
Malgré la condamnation récente de Marine Le Pen pour détournement de fonds publics, le Rassemblement national ne faiblit pas. Bien au contraire : que ce soit elle ou Jordan Bardella, les intentions de vote au premier tour oscillent entre 32 et 35 %, une base solide à deux ans du scrutin.
Mais la dynamique semble clairement s’inverser au profit du jeune eurodéputé. Considéré par beaucoup comme le « plan B » naturel du parti depuis la peine d’inéligibilité qui menace Le Pen, Bardella s’impose comme le visage gagnant du RN au second tour dans de nombreuses configurations.
Un second tour sous haute tension
Le sondage teste plusieurs scénarios. Résultat : Jordan Bardella l’emporterait contre Gabriel Attal (52/48), Bruno Retailleau (53/47) et Jean-Luc Mélenchon (67/33). Mais une exception de taille se distingue : Édouard Philippe, l’ancien Premier ministre, ferait jeu égal avec lui, voire le devancerait très légèrement. Dans cette hypothèse, Marine Le Pen perdrait d’ailleurs 52 % à 48 % contre le maire du Havre.
Un électorat encore très volatile
Il convient toutefois de garder la tête froide. L’étude révèle que 28 % des personnes interrogées ne formulent pas encore d’intention de vote, un chiffre élevé qui invite à la prudence. À 24 mois de l’échéance, dans un contexte géopolitique et économique mouvant, rien n’est figé.
Édouard Philippe, atout central de la droite modérée
L’ex-locataire de Matignon s’impose comme le seul candidat de la droite modérée capable de rivaliser avec le RN. Si tous les prétendants issus des rangs gouvernementaux passés se présentaient, Philippe recueillerait 15 % des voix, se plaçant en tête de son camp mais encore loin derrière Bardella.
Dans une hypothèse de rassemblement derrière lui, son score grimperait à 22 %, un niveau qui le positionne comme le principal adversaire potentiel du RN.
Retailleau, le pari risqué des Républicains
Le sondage est en revanche cruel pour Bruno Retailleau, pressenti par certains comme une figure de rechange pour la droite classique. Même dans ses meilleurs scénarios, il peine à dépasser les 10 %, et ne franchit les 14 % que si Édouard Philippe ne se présente pas. Un score qui semble insuffisant pour peser dans la course à l’Élysée.
La gauche, toujours morcelée
La gauche, quant à elle, continue de payer au prix fort ses divisions. Si Jean-Luc Mélenchon se relançait en 2027, il plafonnerait à 13 %, sauf dans un cas de dispersion où il serait talonné par Raphaël Glucksmann (15 % contre 13 %). Mais aucun des candidats testés n’atteint le seuil fatidique pour se hisser au second tour.
Même avec des figures montantes comme Marine Tondelier ou Fabien Roussel dans l’équation, aucun scénario ne permet à la gauche de s’imposer, preuve d’un espace politique à gauche toujours en quête d’unité et d’incarnation.
Un sondage à lire entre les lignes
Il faut bien sûr prendre ces projections avec précaution. L’histoire électorale française regorge d’exemples de candidats sous-estimés deux ans avant l’échéance, à commencer par Jean-Luc Mélenchon lui-même, crédité de moins de 10 % avant de finir troisième en 2022.
Mais une chose est certaine : Jordan Bardella est aujourd’hui solidement installé dans le paysage, et sauf surprise, il sera un acteur majeur de la présidentielle à venir. Reste à savoir si le duel Bardella-Philippe deviendra l’affiche incontournable de 2027.