La dissolution de l’Assemblée nationale, annoncée dimanche par Emmanuel Macron, est un acte de prérogative présidentielle inscrit dans la Constitution de 1958. Cet événement marque la sixième utilisation de cette mesure sous la Ve République, et seulement la huitième en plus de cent ans.
Charles de Gaulle : 1962 et 1968
9 octobre 1962 : Le général de Gaulle dissout l’Assemblée suite à une motion de censure adoptée par les socialistes, le MRP et les Indépendants, opposés à une révision constitutionnelle pour l’élection du président au suffrage universel direct. Les élections de novembre 1962 renforcent les gaullistes, consolidant la majorité présidentielle.
30 mai 1968 : En réponse aux événements de mai 68, de Gaulle dissout à nouveau l’Assemblée. Les élections de juin 1968 aboutissent à une majorité absolue pour les gaullistes.
François Mitterrand : 1981 et 1988
22 mai 1981 : Après son élection, Mitterrand dissout l’Assemblée dominée par la droite. Les socialistes remportent la majorité absolue lors des élections de juin.
14 mai 1988 : Réélu, Mitterrand dissout l’Assemblée de 1986, majoritairement de droite. Les élections suivantes donnent une majorité relative aux socialistes.
Jacques Chirac : 1997
21 avril 1997 : Malgré ses déclarations précédentes, Jacques Chirac dissout l’Assemblée en raison de pressions internes et de prévisions économiques pessimistes. La campagne voit émerger la « gauche plurielle ». La gauche remporte 319 sièges en juin, entraînant une cohabitation jusqu’en 2002, la plus longue de la Ve République.
Dissolutions Précédentes : 1877 et 1955
1877 et 1955 : Avant la Ve République, deux dissolutions se soldent par des échecs pour les gouvernements en place, illustrant la complexité et les risques politiques associés à cette mesure.