L'usage de la force par les policiers en hausse en 2022, selon le rapport annuel de l'IGPN

Selon le dernier rapport annuel de l’Inspection générale de la police nationale (IGPN), l’usage de la force par les policiers en France a connu une augmentation notable en 2022. Alors que la question des violences policières est au cœur des préoccupations, ce rapport révèle des chiffres préoccupants sur les actions des forces de l’ordre.

Augmentation des Décès Liés à des Actions de Police

En 2022, le rapport de l’IGPN indique que 38 personnes sont décédées à la suite d’une action de la police, dont 22 à la suite de tirs. Parmi ces décès, 13 sont liés à un refus d’obtempérer. Bien que les tirs lors de refus d’obtempérer aient légèrement diminué en 2022 par rapport à l’année précédente, avec 138 cas contre 157 en 2021, cela reste préoccupant.

Enquêtes sur l’Usage de la Force par les Policiers

L’IGPN a mené un total de 1065 enquêtes judiciaires en 2022, un chiffre stable sur trois ans, après une forte hausse en 2019 liée au mouvement des « gilets jaunes ». Près de la moitié de ces enquêtes (48%) concernent l’usage de la force par les policiers.

Il est important de noter que c’est sur la voie publique que les policiers ont recouru le plus souvent à la force. L’IGPN a été saisie de 272 enquêtes pour usage de la force lors d’interpellations ou d’opérations similaires, soit 54% des cas. Ce chiffre représente une nette augmentation par rapport à 2021, où cette catégorie d’enquêtes ne représentait que 37% des allégations.

Enquêtes sur l’Usage des Armes à Feu

Les enquêtes sur l’usage des armes à feu par les policiers en opération ont également augmenté, passant de 38 en 2021 à 47 en 2022.

Hausse des Enquêtes pour Diverses Infractions

Mis à part les enquêtes sur les injures racistes ou discriminatoires, qui restent stables à 52 enquêtes, la plupart des autres enquêtes pour divers types d’infractions sont en hausse. Les enquêtes pour vols (64) sont en hausse après six années consécutives de baisse. Les enquêtes pour corruption active et passive sont également en augmentation, avec 27 et 29 enquêtes respectivement. Les violations du secret professionnel (74 saisines) et les détournements de fichiers (56 saisines) ont également connu une hausse.