La journée de mobilisation du mardi 6 juin marque un nouveau temps fort de l’opposition à la réforme des retraites, après des mois de contestation.
Alors que certains syndicats affirment leur détermination à ne rien lâcher, le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, envisage déjà la suite en appelant à « transformer la colère » pour obtenir des résultats sur d’autres sujets tels que le pouvoir d’achat et les conditions de travail.
Une dernière journée de mobilisation sur les retraites?
Laurent Berger reconnaît que la réforme des retraites devient de plus en plus compliquée, notamment avec le décret sur l’âge de départ à 64 ans qui a été publié.
Est-ce que le 6 juin sera la dernière journée de mobilisation sur ce sujet? Le secrétaire général de la CFDT affirme que c’est probablement le cas, mais il souligne que c’est une raison de plus pour participer aux manifestations.
« Les chiffres » vs les « réalités concrètes »
Laurent Berger estime que le gouvernement commet une erreur en se concentrant sur « les chiffres » plutôt que sur les « réalités concrètes ». Il appelle à recréer une perspective positive et du progrès pour répondre au ressentiment exprimé lors des manifestations. Selon lui, le débat sur la réforme des retraites aurait dû porter sur le travail, qui est un élément essentiel de la vie de la majorité des citoyens.
« Je pense que le président de la République fait fausse route quand il pense que cette étape là est finie dans la tête des gens. C’est pas vrai, ils ne sont pas passés à autre chose. Ils n’ont pas digéré, et des fois, on peut donner le sentiment de digérer et faire une indigestion un peu plus tard, c’est ça qui est dangereux », a-t-il indiqué.
En se focalisant sur les chiffres sans les relier à des réalités concrètes, le gouvernement risque de favoriser l’émergence de votes populistes et d’extrême droite.
Un sentiment de ne pas avoir été écouté
Laurent Berger évoque le sentiment des Français de ne pas avoir été écoutés et pris en considération dans leur manière de travailler. Selon lui, le débat sur la réforme des retraites n’a pas véritablement abordé la question du travail, qui est pourtant au cœur de la vie de la majorité des citoyens. En se focalisant uniquement sur les chiffres, sans connexion avec les réalités concrètes, le débat ne parvient pas à convaincre les gens.