Le ministre de la Santé, François Braun, s’est exprimé pour la première fois sur le débat concernant l’aide active à mourir dans une interview accordée au journal Le Monde.
Selon ses dires, la priorité devrait être donnée au renforcement de la législation actuelle plutôt qu’à l’adoption d’une nouvelle loi sur l’aide active à mourir.
Il estime qu’un tel texte de loi aurait des implications profondes sur la société et notre relation à la mort et ne devrait être envisagé que dans des cas très précis et strictement encadrés.
Actuellement, la loi Claeys-Leonetti de 2016 autorise les soignants à administrer une sédation irréversible à des patients en fin de vie dont les souffrances sont intolérables, mais ne permet pas l’assistance au suicide ou l’euthanasie.
La Convention sur la fin de vie, composée de 184 citoyens, s’est montrée favorable aux trois quarts pour ces solutions, avec des restrictions importantes.
Le président Emmanuel Macron a annoncé un projet de loi sur la fin de vie d’ici la fin de l’été. François Braun estime que modifier la loi ne répondra jamais à toutes les situations et préconise plutôt un renforcement de l’existant.
Il propose une plus grande appropriation des directives anticipées, des professionnels de santé mieux formés et un meilleur recours aux soins palliatifs et à la sédation profonde et continue jusqu’au décès. Selon lui, en renforçant ces outils, il y aura moins de demandes d’aide à mourir.
Enfin, s’il devait y avoir une évolution vers une aide active à mourir, le ministre ne veut pas que cela s’impose comme une obligation aux médecins et estime que cela ne devrait pas nécessairement se faire dans un environnement médical.