Selon un rapport publié par l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), un grand nombre de Français seraient exposés à de l’eau potable qui ne serait pas conforme aux normes. En effet, des résidus de chlorothalonil, un pesticide commercialisé par Syngenta, ont été détectés dans l’eau potable. Ce pesticide est interdit en Europe depuis 2019 et a été classé comme « cancérigène probable » par l’Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) en 2018.
Des traces importantes de métabolites ont été trouvées dans les eaux de surface et souterraines en métropole, et les filières de traitement conventionnelles ne peuvent pas les éliminer. Le métabolite en question, le R471811, n’était pas recherché jusqu’à récemment et n’est pas encore intégré aux plans de surveillance de toutes les agences régionales de santé (ARS). Par conséquent, il est impossible de déterminer précisément le pourcentage de la population concernée, bien que l’Anses estime que 34 % de l’eau potable en France serait concernée.
Il est important de noter que cette estimation n’est pas exhaustive, car elle est basée sur des échantillons choisis par les experts de l’Anses. Selon un responsable technique d’un gros opérateur public, plus de la moitié de la population française serait concernée. À ce stade, il est difficile de déterminer dans quelle mesure l’eau potable est polluée. En janvier 2022, l’Anses a classé le R471811 comme « pertinent », ce qui signifie qu’il est potentiellement problématique et doit être maintenu en dessous du seuil réglementaire de 0,1 microgramme par litre (µg/l), tout comme sa molécule-mère. Si la concentration de la molécule-mère dépasse cette limite, cela signifie que la concentration de la molécule visée dépasse également cette limite.