Le ministre français des Armées, Sébastien Lecornu, a annoncé dans une interview au quotidien Le Parisien que la construction du nouveau porte-avions à propulsion nucléaire français, destiné à remplacer le Charles-de-Gaulle, débutera entre fin 2025 et début 2026, avec les premiers essais en mer prévus pour 2036-2037. Cette décision sera actée dans la prochaine Loi de programmation militaire 2024-2030, dont le montant total est de 413 milliards d’euros et sera présentée au Conseil des ministres le 4 avril. Les sociétés Naval Group, Technicatome et les chantiers de l’Atlantique seront chargés de la construction du navire. Selon le ministre, le nouveau porte-avions sera « une cathédrale de technologie et de compétences humaines » de 75 000 tonnes, et une première somme de 5 milliards d’euros sera allouée pour sa construction dans la future LPM.
Sébastien Lecornu a souligné que seuls deux pays au monde, les États-Unis et la France, étaient capables de construire et de mettre en œuvre des porte-avions nucléaires, et a justifié la nécessité de ce nouveau navire dans le contexte géopolitique actuel, marqué notamment par la guerre en Ukraine et de multiples tensions internationales. Selon lui, renoncer à cette capacité serait « perdre des savoir-faire uniques chez nos marins, et assumer un déclassement durable parmi les autres nations ».
Le ministre a également indiqué avoir demandé une dépense supplémentaire de 1,5 milliard d’euros en 2023 pour amortir les effets de l’inflation et accélérer la réparation des armées, et a plaidé pour de petites marches annuelles dans les discussions sur la LPM, afin de repousser le plus gros de l’effort budgétaire après 2027. En cas de vote par le Parlement, l’augmentation budgétaire pour 2023 passerait donc de 3 à 4,5 milliards d’euros.