Le président de la République, Emmanuel Macron, a annoncé lors de la Journée internationale des droits des femmes, la présentation prochaine d’un projet de loi pour inscrire l’interruption volontaire de grossesse (IVG) dans la Constitution française « dans les prochains mois ». Cette initiative a été prise en hommage national à Gisèle Halimi, une avocate féministe décédée il y a trois ans, qui a lutté pour le droit à l’IVG.
Le projet de loi, qui devra être voté par les deux chambres réunies en Congrès, permettra d’inscrire cette liberté dans la Constitution française en utilisant une formulation qui abandonne la notion de « droit » préférée par la gauche, mais qui est tout de même saluée comme une « avancée majeure ». Le Sénat, à majorité de droite, avait déjà voté en faveur de l’inscription de la « liberté de la femme » de recourir à l’IVG dans la Constitution le 1er février dernier.
Plusieurs associations féministes ont salué l’annonce du président français, y voyant une victoire pour les femmes et une reconnaissance du combat mené depuis des années pour la constitutionnalisation de l’IVG. La Fondation des femmes a déclaré que c’était un « signal fort pour toutes les femmes dans le monde », tandis que le Planning familial a qualifié cela de « victoire des associations féministes en France » et affirmé que « les féministes du monde entier regardent la France ». Alyssa Ahrabare, porte-parole d’Osez le féminisme, a qualifié cela de « victoire féministe » qui consacre un « droit humain capital pour les femmes ». La Fédération nationale des Centres d’information sur les droits des femmes et des familles (FNDICFF) s’est également réjouie de cette « réelle avancée pour les droits des femmes ».
Personnellement, je suis favorable au droit à l’avortement, mais était-il indispensable de l’inscrire dans la Constitution? IL était déjà bien protégé dans notre arsenal législatif. Si cela peut rassurer les inquiets d’un retour de flamme, pourquoi pas. Ensuite, et ceci est de l’ordre de la loi, il faut se préoccuper de l’application effective de ce droit, dans de bonnes conditions, et dans un contexte d’accompagnement des personnes qui recourent (notamment les jeunes) à cet acte médical qui n’est pas anodin. On peut se demander si, derrière ce projet, il n’y a pas un peu de politique politicienne, M. Macron étant sûr qu’une importante majorité votera ce texte. Même si les évolutions sociétales apparaissent indispensables à certains, il ne faudrait pas qu’un Président se satisfasse de cela. Les français ont aussi d’autres attentes qui, si elles ne sont pas du même ordre, bien sûr, jalonnent leur quotidien: économie, pouvoir d’achat, éducation, santé, formation, sécurité… Certaines sont plus conflictuelles que d’autres, mais la politique exige du courage, de la hauteur de vue, des propositions le moins partisanes possible, des risques pour le bien de tous. Il est à craindre que M. Macron ne se rattrape que sur des projets que je n’ose appeler « gadget » (l’avortement n’en fait pas partie, loin de moi cette pensée). Laissera-tel la France plus forte, plus riche, plus conquérante, plus réconciliée et ses citoyens plus aisés, plus rassurés? L’espoir fait vivre!