Les vols de sapins de Noël connaissent une recrudescence dans plusieurs régions françaises, notamment en Haute-Saône. Ces vols, souvent organisés, causent de lourds préjudices économiques et touchent aux traditions locales.
Une vague de vols dans les campagnes et les communes
Depuis le début de l’hiver, gendarmeries et élus locaux signalent une multiplication des vols de sapins. Les déprédations concernent aussi bien les sapinières que les places de village. Certains voleurs s’emparent d’un seul arbre pendant la nuit, d’autres coupent des centaines de conifères en peu de temps. Certains sapins sont déjà emballés, prêts à être vendus. Ces actes génèrent d’importants dégâts financiers et un sentiment d’atteinte aux traditions de Noël.
Un cas particulier en Haute-Saône
À Neuvelle-lès-Scey, en Haute-Saône, la productrice Monika Roller a été victime de nombreux vols. Sa sapinière a été visitée à plusieurs reprises depuis le début de la saison. Les voleurs ont coupé des arbres à la scie, laissant des branches éparpillées au sol. Malgré l’installation de caméras, de clôtures et des rondes, le vol continue. Certains ont même emporté des sapins déjà emmaillotés, prêts à la vente.
Selon Monika Roller, au moins 350 sapins ont été volés, soit environ 10 % de sa production. Cela représente une perte de 6 000 euros, équivalant à dix années de culture pour chaque arbre. La productrice déplore cette situation : « Un sapin, il pousse pendant 10 ans. On le soigne, on en prend soin durant 10 années et puis il y a quelqu’un qui arrive et qui les récolte. C’est inadmissible. »
Une traçabilité difficile pour les forces de l’ordre
Les gendarmes expliquent que le trafic de sapins de Noël est difficile à suivre. Les coupes illégales alimentent un marché parallèle discret. Les sapins sont faciles à revendre, car leur origine n’a pas besoin d’être déclarée. Des groupes organisés, capables de transporter de gros volumes, profitent de cette faiblesse. Le manque de traçabilité complique les enquêtes, même lorsque des plaintes sont déposées.
Plusieurs affaires de vols ont été recensées dans différentes communes, comme Bourgoin-Jallieu (Isère), Concourson-sur-Layon (Maine-et-Loire) ou Vauthiermont (Territoire de Belfort). Ces vols peuvent constituer un délit passible d’amendes allant de 1 500 à 45 000 euros, notamment en cas de coupe sauvage en zone protégée.
Les vols de sapins municipaux et la colère des élus
Dans la petite commune de Montreuil-au-Houlme, dans l’Orne, le sapin municipal a également été dérobé, avec ses décorations. La maire, Marie-Françoise Frouel, raconte que le sapin avait été installé fin novembre, mais seulement quatre jours plus tard, il avait disparu. Les voleurs ont emporté la guirlande de 5 mètres et les ornements réalisés par des bénévoles.
L’élue exprime sa colère face à ces actes : « Je suis un peu en colère quand même. Tous ces actes d’incivilité, de valeurs non respectées du travail des bénévoles et des élus dans les petites collectivités, aujourd’hui ça doit être dénoncé. » Elle a porté plainte contre ces dégradations.
