Sébastien Lecornu alerte sur une menace silencieuse pour la France
Lors d’un débat au Sénat sur la loi de programmation militaire, le Premier ministre, Sébastien Lecornu, a lancé un avertissement important. Selon lui, la France pourrait subir une défaite sans pour autant être envahie. Il a appelé les sénateurs à réfléchir à la mise à jour de la loi de programmation militaire pour 2026.
Une responsabilité face à une menace évolutive
Après avoir obtenu un large soutien du Sénat en faveur de l’augmentation des moyens de la défense nationale — 307 voix contre 19 — le Premier ministre a insisté sur la gravité de la situation. Il a souligné que la menace n’était plus uniquement conventionnelle, mais également sous une forme plus insidieuse : la défaite sans invasion.
Ce débat, qui se tient dans les deux chambres du Parlement, vise à préparer le budget de l’État, un processus difficile à l’Assemblée nationale. Mercredi, les députés avaient déjà exprimé leur accord pour augmenter les crédits alloués aux armées. La chambre haute, majoritairement à droite, a approuvé ce budget lundi, avec une hausse de 6,7 milliards d’euros.
Le Premier ministre a lancé un appel aux sénateurs pour aller plus loin en discutant de la mise à jour de la loi de programmation militaire, afin d’adapter la stratégie française aux défis futurs.
Les « nouveaux espaces de conflictualité »
Sébastien Lecornu a insisté sur l’évolution des formes de conflit. « La manière de s’en prendre à la nation française dans les années qui viennent sera de façon beaucoup plus hybride que par le passé », a-t-il expliqué. Il a précisé qu’il ne s’agissait pas seulement de mouvements militaires classiques, comme des chars déployés à Belfort ou Strasbourg. La menace est plus diffuse.
Il a évoqué les nouveaux terrains de confrontation : les routes maritimes, les fonds marins, le cyberespace, ainsi que les attaques informatiques contre les infrastructures publiques, les services des collectivités, les hôpitaux ou encore les entreprises.
Quelle place pour la France dans l’OTAN ?
Le Premier ministre a également invité à réfléchir à la relation de la France avec l’OTAN. Il a évoqué « l’ambiguïté » de l’attitude de l’administration américaine de Donald Trump vis-à-vis de l’alliance atlantique et de l’Europe.
Il s’interroge sur la façon dont la France peut garantir son autonomie dans un contexte international incertain tout en maintenant son engagement dans le pilier européen de l’OTAN. « Comment on garantit notre autonomie quoi qu’il arrive, je pense que ce sera consensuel, mais comment on est capable aussi de faire vivre ce pilier européen de l’OTAN ? », a-t-il demandé.
Par ailleurs, le gouvernement organise mercredi un autre débat, cette fois sur le narcotrafic, dans l’espoir de rassembler un consensus au sein du Parlement.
