Pourquoi suspend-on du gui aux portes à Noël ? D’où vient notre fascination pour le sapin ? Ces traditions que nous répétons chaque année ont souvent des origines étonnantes, héritées de croyances anciennes ou de rites religieux.
Les plantes de Noël ont une histoire riche et symbolique. Plongeons dans leurs légendes et significations, qui remontent à des traditions ancestrales.
Le gui : la plante sacrée des Celtes et des Nordiques
Chez les Celtes, dès l’Antiquité (vers 500 av. J.-C.), le gui était récolté par les druides à l’aide d’une faucille d’or lors de cérémonies importantes. Cette plante était considérée comme porteuse de pouvoirs de guérison, de protection contre les sorts et de fertilité.
La tradition du baiser sous le gui, quant à elle, trouve ses racines dans la mythologie nordique. Selon la légende, Balder, dieu de la lumière et fils d’Odin, fut tué par une flèche de gui forgée par Loki. Sa mère, Frigg, pleura si intensément que ses larmes se transformèrent en baies blanches. Elle décida alors que le gui ne servirait plus à faire le mal et qu’il symboliserait désormais l’amour et la réconciliation. Depuis, deux personnes qui s’embrassent sous le gui scellent une promesse de paix et d’affection.
Le houx : des Saturnales à la signification chrétienne
Avant d’être décoré à Noël, le houx ornaient déjà les maisons romaines lors des Saturnales, fêtes en l’honneur de Saturne, au IIe siècle av. J.-C.
Avec la christianisation de l’Europe, le houx a acquis une nouvelle symbolique. Ses feuilles épineuses rappellent la couronne d’épines du Christ, tandis que ses baies rouges évoquent le sang versé lors de la crucifixion. Selon une légende, un petit rouge-gorge aurait essayé d’arracher les épines pour soulager Jésus, se blessant à la poitrine. Depuis, cet oiseau aurait la poitrine rouge, et le houx est devenu une plante sacrée.
Le sapin : le roi immortel des forêts
Depuis l’Antiquité, les peuples germaniques et scandinaves considéraient le sapin comme un symbole d’immortalité. Lors du solstice d’hiver, alors que tous les autres arbres perdaient leurs feuilles, le sapin restait vert. On décorait ses branches pour encourager le retour du soleil et célébrer la victoire de la lumière sur l’obscurité.
Une légende chrétienne du VIIIe siècle attribue à saint Boniface la naissance du sapin de Noël. Selon cette tradition, il aurait abattu un chêne sacré vénéré par les païens. À sa place, aurait poussé miraculeusement un sapin dont la forme triangulaire symbolisait la Sainte Trinité. L’arbre païen devenait ainsi l’arbre du Christ. La tradition du sapin décoré s’est répandue en Alsace dès le XVIe siècle.
Le poinsettia : la fleur née des larmes d’une enfant
Une légende mexicaine raconte que Pepita, une petite fille très pauvre, voulait offrir un cadeau à l’enfant Jésus à Noël. N’ayant rien d’autre, elle cueillit des mauvaises herbes et les déposa devant la crèche en pleurant. Miraculeusement, ces herbes se transformèrent en magnifiques fleurs rouges.
Au XIXe siècle, Joel Roberts Poinsett, premier ambassadeur américain au Mexique, introduisit la plante aux États-Unis et lui donna son nom.
La rose de Noël (hellébore) : le cadeau de la bergère Madelon
La nuit de la naissance du Christ, une jeune bergère nommée Madelon pleurait, car elle n’avait pas de cadeau à offrir. Un ange, touché par sa tristesse, toucha le sol, et de là poussèrent de belles fleurs blanches aux étamines dorées. Madelon put enfin offrir un bouquet.
Depuis le Moyen Âge, cultivée pour ses fleurs précoces, la rose de Noël est devenue l’une des plantes hivernales préférées pour décorer nos maisons à Noël.
