Le 27 novembre 2025, l’association de défense des animaux L214 a porté plainte contre deux élevages porcins situés dans les Côtes-d’Armor, ainsi que contre le distributeur Carrefour. Des images diffusées par l’organisation montrent des cochons blessés, malades, privés de soins, évoluant dans des bâtiments infestés de cafards. En réaction, Carrefour, fournisseur de la marque Filière Qualité, a suspendu ses approvisionnements, qualifiant ces pratiques d’« absolument inacceptables ».
Les faits dénoncés par L214
La plainte vise deux exploitations situées à Plénée-Jugon et Éréac, gérées par Bernard Rouxel, président de la Cooperl, principal acteur de la filière porcine en France. L214 accuse ces élevages de mauvais traitements envers les animaux, notamment de mutilations systématiques, de l’absence de soins, d’un défaut d’abreuvement et de conditions sanitaires déplorables. Des vidéos et photos révèlent également des bâtiments infestés de cafards, illustrant la détérioration des conditions de vie des porcs.
Une réaction rapide de Carrefour
En réponse à la polémique, Carrefour a suspendu ses achats auprès de ces élevages et a annoncé la réalisation d’un audit externe. La chaîne de distribution dénonce ces pratiques et rappelle ses engagements en matière de transparence et de qualité. La situation soulève des questions sur la fiabilité des filières sous contrat et la responsabilité des distributeurs dans le contrôle des conditions d’élevage.
Les enjeux de la plainte de L214
Les pratiques dénoncées
L’association critique notamment des mutilations telles que la caudectomie (ablation de la queue) et le meulage des dents, pratiquées selon elle de façon systématique, alors qu’elles devraient être réservées à des cas extrêmes. Elle dénonce aussi l’absence de soins pour les animaux blessés, le manque d’eau, et des bâtiments insalubres infestés de cafards. Ces images cherchent à sensibiliser le public sur la souffrance des porcs dans ces élevages intensifs.
La responsabilité de Carrefour
Carrefour est mis en cause pour ses pratiques commerciales trompeuses. L’enseigne vendait des produits issus de ces élevages dans le cadre de sa Filière Qualité, censée garantir des standards élevés. En découvrant ces images, la société a suspendu ses approvisionnements et lancé un audit. La polémique soulève des interrogations sur la véracité des engagements affichés par la grande distribution.
Réactions de la Cooperl
La Cooperl, principale coopérative de la filière porcine, dénonce une attaque ciblée contre son président, Bernard Rouxel. Elle affirme que les animaux blessés sont isolés et soignés, et qu’un plan de lutte contre les nuisibles est en place. La coopérative insiste sur ses efforts pour assurer la durabilité de ses pratiques. Cependant, ces déclarations sont mises à mal par les images diffusées, qui alimentent le débat sur la crédibilité des engagements des industriels.
Une affaire aux répercussions nationales
Un enjeu de transparence pour les consommateurs
Ce scandale illustre la difficulté pour les consommateurs de vérifier si les promesses des marques et distributeurs sont réellement respectées. Les labels et filières de qualité sont censés rassurer, mais les révélations de L214 remettent en question leur fiabilité. Les clients de Carrefour, confrontés à ces images, peuvent légitimement se demander si leurs achats respectent les standards de bien-être animal affichés.
Les limites des contrôles officiels
Malgré une inspection récente, la direction départementale de la protection des populations n’a relevé aucune non-conformité. Ce décalage avec les images de L214 soulève des interrogations sur l’efficacité des contrôles officiels. Des associations dénoncent souvent des inspections trop rapides ou peu fréquentes, laissant passer certaines pratiques problématiques.
Vers un changement des pratiques dans la filière
La plainte pourrait entraîner des modifications durables dans le secteur porcin et la grande distribution. La suspension des approvisionnements par Carrefour envoie un message fort aux producteurs : les pratiques inacceptables ne seront plus tolérées. Les distributeurs, de plus en plus sous le regard des consommateurs et des ONG, devront renforcer leurs audits et leur transparence. Cette affaire montre aussi la montée en puissance des associations de défense animale, capables d’impulser des changements par la pression médiatique et judiciaire.
