Le dépôt d’une plainte par La France insoumise suite à un sondage sur l’islam
Les députés de La France insoumise ont annoncé avoir saisi la justice ce vendredi 5 décembre. Ils critiquent un sondage réalisé par l’institut Ifop, intitulé « État des lieux du rapport à l’islam et à l’islamisme des musulmans de France ». Selon eux, ce sondage a été utilisé pour alimenter des discours incitant à la discrimination, à la haine ou à la violence.
Ils soulignent également que plusieurs médias ont révélé des liens entre le commanditaire de l’enquête, une revue appelée Écran de veille, et les services de renseignement des Émirats arabes unis. Ces connexions pourraient indiquer une tentative d’influence étrangère sur le territoire français, précisent-ils dans leur courrier adressé à la procureure de Paris.
Les députés, dont deux font l’objet d’une plainte de l’Ifop pour avoir critiqué cette enquête publiée le 18 novembre, ont saisi la procureure au titre de l’article 40 du code de procédure pénale.
Une méthodologie contestée et des conséquences concrètes
Les élus dénoncent une méthodologie « très contestable », considérée comme scientifiquement remise en cause. Selon eux, le sondage contribue à créer des amalgames, en mêlant islam à islamisme, et en confondant musulmans, islamistes et terroristes.
Ce sondage a suscité des réactions vives dès sa publication. L’extrême droite y a vu un signe d' »islamisation », tandis que certains représentants de la communauté musulmane ont dénoncé une stigmatisation. Quatre conseils départementaux du culte musulman ont porté plainte contre X devant le tribunal judiciaire de Paris.
De son côté, l’Ifop a rejeté ces critiques, affirmant que leur enquête n’était pas remise en cause et dénonçant une manœuvre visant à discréditer leur travail.
Depuis la publication du sondage, plusieurs actes islamophobes ont été rapportés, notamment des mosquées vandalisées en Haute-Loire et à Lyon, ainsi qu’une balle retrouvée dans la boîte aux lettres d’une autre mosquée dans l’Ain.
Un sondage considéré comme incitant à la haine
Les députés de La France insoumise estiment que ce sondage a servi de prétexte à des discours de haine et de discrimination contre des millions de Français en raison de leur religion. Ils dénoncent également les liens du média Écran de veille avec les Émirats arabes unis, révélés par Mediapart et Le Monde, via son fondateur et rédacteur en chef, Atmane Tazaghart.
Ce dernier a précisé que le financement de l’étude provenait de ses propres revenus, démentant toute implication étrangère dans le financement.
