Condamnation d’Éric Zemmour pour provocation à la haine
La Cour de cassation a confirmé ce mardi 2 décembre la condamnation d’Éric Zemmour, leader du parti d’extrême droite « Reconquête! », dans une affaire de provocation à la haine. Cette décision met fin à ses recours concernant ses propos tenus en 2020 sur les mineurs isolés.
Les magistrats ont rejeté le pourvoi d’Éric Zemmour contre sa condamnation pour complicité d’injure publique et provocation à la haine. Ces propos avaient été tenus sur la chaîne CNews. La justice a ainsi rendu cette condamnation définitive.
La Cour de cassation a également rejeté un autre recours du président de Reconquête! contre une condamnation pour diffamation. Celle-ci visait Patrick Klugman, un avocat qu’il accusait de vouloir étouffer l’affaire Jérémie Cohen, un jeune homme juif mortellement percuté par un tramway en février 2022, après avoir été frappé.
Les propos d’Éric Zemmour sur les mineurs isolés
En septembre 2020, Éric Zemmour avait déclaré que les mineurs isolés n’avaient « rien à faire ici » et qu’ils étaient « voleurs, assassins, violeurs ». Il avait ajouté qu’il fallait les renvoyer et qu’ils ne devaient même pas venir en France. Il qualifiait la situation d’« invasion permanente » et la reliait à une question de politique migratoire.
La cour d’appel de Paris a condamné Zemmour en septembre 2024. Elle a estimé que ses propos dépassaient les limites de la liberté d’expression en raison de leur violence et de leur généralité. La Cour de cassation a confirmé cette décision, contestant toute légitimité à ses déclarations, même dans le contexte du débat sur la politique migratoire en France.
Condamnations liées à CNews et autres affaires
Éric Zemmour avait été condamné à cent jours-amende de 100 euros, soit 10 000 euros, dans cette affaire. La condamnation principale concernait Jean-Christophe Thiery de Bercegol du Moulin, directeur de publication de CNews, qui avait écopé d’une amende de 3 000 euros.
De son côté, CNews a été condamnée à une amende de 200 000 euros par le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA, devenu Arcom). Cette sanction, confirmée par le Conseil d’État en 2022, a été rejetée par la Cour européenne des droits de l’homme en janvier 2025.
Dans une autre affaire, Éric Zemmour a été condamné en première instance et en appel à une amende de 1 000 euros pour diffamation.
Affaire Jérémie Cohen
Le 5 avril 2022, peu avant le premier tour de la présidentielle, Zemmour avait affirmé sur France 2 que le père de Jérémie Cohen, un jeune homme de 31 ans porteur d’un léger handicap, lui avait confié que son avocat voulait « étouffer l’affaire » concernant la mort de son fils. Jérémie Cohen avait été percuté par un tramway à Bobigny après avoir été frappé par des jeunes.
Le polémiste s’était alors demandé si Jérémie Cohen était « mort parce que juif », ce que le parquet avait nié, précisant qu’aucun élément ne confirmait un motif religieux dans cette affaire.
