Lors d’une interview diffusée mardi 2 décembre sur BFMTV dans l’émission Le Face à face, Marine Le Pen a évoqué un souvenir très personnel, un événement qu’elle mentionne rarement. La présidente du Rassemblement national a parlé de l’attentat de la villa Poirier, une bombe qui a été déclenchée alors qu’elle n’avait que 8 ans, dans le 15e arrondissement de Paris.
L’échange a débuté lorsque la journaliste, Apolline de Malherbe, lui a demandé de réagir à une agression récente : celle de Jordan Bardella, qui a reçu un œuf au visage lors d’une séance de dédicaces à Moissac, dans le Tarn-et-Garonne, le 29 novembre. Marine Le Pen a répondu que cette violence en politique est en réalité un symptôme d’un climat de plus en plus agressif, qu’elle subit depuis plus de 30 ans. Selon elle, dans son pays, la violence n’était pas aussi médiatisée ni aussi condamnée, en fonction de qui en est la cible.
« J’avais 8 ans et j’étais dans mon lit quand une bombe a explosé »
Face à la curiosité de la journaliste sur ses éventuelles peurs, Marine Le Pen a expliqué qu’elle ne ressentait pas de peur. Elle a raconté : « Je n’en ai pas. Ce n’est pas trop dans mon ADN. » Elle a ensuite évoqué un souvenir marquant de son enfance : « J’avais 8 ans et j’étais dans mon lit quand une bombe a explosé et a détruit l’immeuble dans lequel nous dormions. La peur s’est évaporée à partir de ce moment-là. »
Ce récit fait référence à l’attentat de la villa Poirier, qui a visé la résidence de son père, Jean-Marie Le Pen, dans la nuit du 1er au 2 novembre 1976. La bombe, une explosion de vingt kilogrammes, a été déclenchée à 3h45 du matin devant l’immeuble numéro 9, provoquant d’importants dégâts dans le quartier. Six personnes ont été légèrement blessées, mais Marine Le Pen et sa famille ont été sauf. Les responsables de l’attentat n’ont jamais été identifiés.
Que s’est-il passé cette nuit-là ?
Les témoins racontent que la détonation a causé une destruction massive. La bombe a explosé devant l’immeuble où vivaient Marine Le Pen, sa mère Pierrette, et ses sœurs. La puissance de l’explosion a également endommagé douze autres immeubles du voisinage. Malgré la violence de l’attaque, la famille Le Pen a été épargnée, mais la question de qui en était responsable reste sans réponse.
En évoquant ce souvenir, Marine Le Pen a indiqué que cette expérience a en quelque sorte supprimé sa peur : « Quand on a vécu ça, on n’a plus peur de rien. » Apolline de Malherbe a alors souligné que cet épisode traumatisant pourrait expliquer cette absence de peur, à quoi la politique a répondu que la violence en politique, elle, ne fait qu’augmenter avec le temps. Elle a également souligné l’existence d’un climat d’acceptation, voire de justification, de cette violence dans la société.
