Depuis deux semaines, une déclaration d’Emmanuel Macron a suscité de vives réactions. Le président a évoqué la création d’un “label” destiné aux réseaux sociaux et aux sites d’information, pour lutter contre les fausses nouvelles. Il ne s’attendait probablement pas à une telle polémique.
Sur CNews, plusieurs personnalités du groupe Bolloré ont rapidement dénoncé cette initiative, la qualifiant de dérive. Selon eux, cette idée pourrait conduire à un contrôle excessif du récit médiatique.
Face à ces critiques, l’Élysée a choisi de répondre directement. Lundi soir, la présidence a publié une vidéo dans laquelle elle compile ces réactions, en affirmant qu’elles relèvent de “fausses informations”.
Une réaction qui ne plaît pas à tous
Cette réponse de l’Élysée a été vivement contestée, notamment par CNews et une partie de la droite politique. Pascal Praud, animateur de l’émission L’Heure des pros, a dénoncé ce qu’il qualifie de “tentation autoritaire” de la part du président, qu’il accuse de vouloir imposer un récit unique. Il a ironisé en proposant le nom “Pravda” pour ce nouveau service de communication.
De son côté, Philippe de Villiers, également invité sur CNews, a évoqué une “menace totalitaire”. Il estime que cette situation est la plus grave depuis les périodes sombres de l’histoire, en référence à la “peste brune et la peste rouge”, qu’il associe à l’action de la macronie.
Le Journal du Dimanche (JDD) a quant à lui titré “Vers un contrôle de l’information”, renforçant la critique contre cette initiative. Les accusations de dérive autoritaire se multiplient, alimentant le débat public.
Réactions de la droite et de l’opposition
La réaction à l’annonce de l’Élysée a été immédiate. Jordan Bardella, président du Rassemblement National, a dénoncé une “dérive de la présidence” et le détournement des institutions. Il a notamment critiqué le fait que le compte officiel de l’Élysée s’attaque à un média privé.
Sarah Knafo, proche de Marine Le Pen et membre de Reconquête, a aussi critiqué Emmanuel Macron en citant une référence à Staline, en insinuant une tendance autoritaire.
Chez Les Républicains, la critique est tout aussi acerbe. Bruno Retailleau a demandé si le tweet de l’Élysée avait été “labellisé”. Éric Ciotti a parlé d’une “dérive illibérale” et a accusé cette démarche d’être étrangère à la tradition française de liberté d’expression. Quant à David Lisnard, il a qualifié la vidéo de “stigmatisante et populiste”, en évoquant une tentative de la présidence de “masquer la fin de son mandat”.
Il semble que la polémique autour du “label” destiné à contrôler l’information ne fasse que commencer, sans que l’on sache si l’Élysée voulait apaiser ou relancer le débat.
