Un rapport de 2018 déjà alertait sur les failles du Louvre
En 2018, un audit de sécurité du musée du Louvre mettait en évidence des points faibles qui pouvaient être exploités par des cambrioleurs. Ce document, réalisé sous l’égide de la société Van Cleef & Arpels, portait notamment sur le balcon de la galerie d’Apollon. La fenêtre donnant sur le quai François-Mitterrand y était décrite comme « l’un des plus grands points de vulnérabilité » de l’établissement.
Ce rapport de deux pages, illustré de trois schémas et de photos, indiquait aussi que l’accès pouvait être facilité par un monte-charge. L’audit soulignait également que les caméras de surveillance situées près du balcon n’assuraient pas une couverture complète de cette zone sensible.
Selon la direction actuelle du musée, ce rapport avait été commandé par l’ancienne administration dirigée par Jean-Luc Martinez, en réponse à l’augmentation des braquages dans le quartier. Toutefois, il n’a pas été transmis lors du changement de direction en automne 2021.
Des manquements dans la sécurité
Laurence Des Cars, la directrice du musée, affirme n’avoir pris connaissance de ce rapport qu’après le cambriolage du 19 octobre dernier. Elle ne l’a pas évoqué lors de son audition devant la commission Culture de l’Assemblée nationale, le 19 novembre.
Pour le président de la commission, Alexandre Portier, cette découverte est « consternante ». Il critique la possibilité que de tels rapports soient laissés de côté, sans conséquence ni responsabilité. Il déplore également que de nouvelles révélations continuent de faire état de « manquements, de ratés et de défaillances » toutes les dix jours, selon un député Les Républicains.
Depuis, le rapport a été transmis à l’Inspection générale des affaires culturelles, qui l’intègrera aux investigations en cours. Selon Christian Flaesh, ancien directeur de la police judiciaire parisienne, il faut vérifier si quelqu’un a pu s’inspirer de ces conclusions.
Quatre suspects interpellés après le cambriolage
Les cambrioleurs avaient utilisé une nacelle pour accéder au balcon de la galerie, puis brisé une fenêtre à l’aide d’une disqueuse. En moins de huit minutes, ils ont dérobé huit joyaux de la Couronne de France datant du 19e siècle. La valeur du butin est estimée à 88 millions d’euros, mais il reste introuvable à ce jour.
Un mois après ce cambriolage spectaculaire, quatre nouveaux suspects ont été arrêtés le 25 novembre. Ces individus, deux hommes âgés de 38 et 39 ans, ainsi que deux femmes de 31 et 40 ans, sont tous originaires de la région parisienne. Ils ont été placés en garde à vue.
La procureure de la République de Paris, Laure Beccuau, indique que ces personnes doivent être entendues par les enquêteurs. À ce stade, elles n’ont pas accès aux éléments de la procédure, qui est toujours en cours.
