Raphaël Glucksmann en difficulté après un débat télévisé
Raphaël Glucksmann, leader de Place publique, cherche à regagner la confiance de ses soutiens après une intervention peu convaincante lors d’un débat sur LCI, mercredi 19 novembre. Ce débat l’opposait à Éric Zemmour et a suscité des doutes au sein de son propre camp.
En dehors du devant de la scène ces dernières semaines, l’eurodéputé, considéré comme un potentiel candidat à la présidentielle de 2027, tente de reprendre la main. Il devait s’exprimer dans la soirée du vendredi 21 novembre lors d’une visite à Grenoble, notamment sur le site du groupe chimique Vencorex, en difficulté, et pour soutenir un candidat aux municipales.
Un débat difficile face à Éric Zemmour
Mercredi soir, Glucksmann a répondu aux questions d’un panel de Français dans l’émission La Grande confrontation sur LCI, avant d’affronter Éric Zemmour dans un débat. Cependant, il a semblé peiner à présenter des propositions concrètes face aux interrogations sur des sujets sensibles comme le voile dans l’espace public, les retraites, la délinquance des mineurs ou l’utilisation de néonicotinoïdes dans la culture des noisettes.
Son entourage a défendu sa démarche en affirmant qu’il s’était montré à l’écoute et combatif face aux idées d’extrême droite, contrairement à ce que l’on aurait pu penser.
Il a rappelé certains principes, comme la neutralité de l’État, et évoqué la nécessité d’une immigration contrôlée. Il a également défendu l’idée d’un fonds de soutien pour les agriculteurs affectés par l’interdiction de certains pesticides, selon ses proches.
Les critiques fusent parmi les partis
Les réactions ne se sont pas faites attendre. Pour plusieurs députés socialistes, la prestation de Glucksmann a été jugée décevante. Certains parlent même d’un « naufrage » ou d’un « débat non à la hauteur ». Selon eux, il a paru hésitant, peu clair, ce qui alimente la perception qu’il pourrait être déconnecté de la réalité sociale.
En revanche, d’autres membres de la gauche relativisent ces critiques. Un partisan du président du PS, Olivier Faure, évoque des insuffisances, mais se demande si cela concerne uniquement Glucksmann ou l’ensemble de la gauche. Il estime également que l’image donnée ne laisse pas penser qu’il sera prêt à diriger la France dans un an et demi.
Les tensions à gauche et la stratégie de Glucksmann
Les Insoumis, qui considèrent Glucksmann comme leur principal opposant à gauche, n’ont pas manqué de critiquer sa performance. Le député Paul Vannier a qualifié sa prestation de « vide, consternante et insignifiante ».
De son côté, l’eurodéputé, qui prône une social-démocratie pro-européenne et se positionne contre La France Insoumise, a présenté en juin une première version de son projet pour la France, avec une version finale attendue en juin 2026. Il poursuit ses déplacements, mais discrètement.
Une absence de déclaration claire sur sa candidature
À ce stade, Glucksmann n’a jamais affirmé officiellement vouloir se présenter à la présidentielle. Mercredi, il a encore évité la question, déclarant que ce n’était pas le moment. Il a expliqué que la gauche manquait d’une vision claire et que son projet n’était pas encore finalisé.
Certains s’interrogent sur sa motivation réelle pour la course présidentielle. Un responsable de gauche résume : « Je ne pense pas qu’il ait le feu sacré ».
En parallèle, un proche de La République en marche a souligné qu’il n’avait pas réussi à prendre le leadership à gauche, malgré ses bons résultats aux européennes. Selon lui, Glucksmann est « brillant mais pas un homme politique confirmé ».
Il est aussi critiqué pour son refus de participer à la primaire unitaire prévue pour 2027, entre autres par une partie de la gauche. Pourtant, l’eurodéputé reste convaincu de pouvoir s’imposer en incarnant le vote utile à gauche.
Dimanche dernier, il a été aperçu en compagnie de François Hollande et Bernard Cazeneuve, sur une ligne clairement opposée à toute primaire. Ce positionnement peut inquiéter certains socialistes qui craignent une division accrue de la gauche, et pensent que sans primaire, plusieurs candidats pourraient se présenter, rendant difficile une victoire de la gauche au second tour.
