Une enquête ouverte après une messe en hommage à Philippe Pétain
Ce lundi, le parquet de Verdun (Meuse) a annoncé l’ouverture d’une enquête suite à une cérémonie religieuse en hommage à Philippe Pétain, tenue ce samedi. La plainte concerne notamment la contestation de crimes contre l’humanité.
La messe, organisée pour « la mémoire » du maréchal Pétain, a suscité la polémique. Elle a été autorisée par la justice administrative malgré l’opposition du maire de Verdun, qui souhaitait l’interdire. À la sortie de l’événement, le président de l’« association pour défendre la mémoire du maréchal Pétain », Jacques Boncompain, a affirmé que Pétain, condamné à mort en 1945, était « le premier résistant de France ». Cette déclaration a été à l’origine de la plainte déposée contre lui.
La plainte vise également le prêtre qui a célébré la messe. Il est accusé de « provocation par ministre du culte à la résistance à l’exécution des lois ou actes de l’autorité publique ».
Une seconde plainte du préfet de la Meuse
En parallèle, le préfet de la Meuse, Xavier Delarue, a déposé une plainte contre les propos révisionnistes tenus lors de cet hommage. Ces propos remettent en question la mémoire officielle de l’histoire.
Le ministre de l’Intérieur, Laurent Nunez, a également condamné ces déclarations. Sur le réseau X, il a affirmé que ces propos étaient « contraires à notre mémoire collective » et a dénoncé toute tentative de réhabilitation de figures associées à la collaboration et à l’oppression.
Les propos tenus aujourd’hui en marge d’une messe en « hommage » à Philippe Pétain à #Verdun sont contraires à notre mémoire collective. En soutien du maire de Verdun, je condamne fermement toute tentative de réhabilitation d’une figure liée à la collaboration et à l’oppression.… https://t.co/eBJAH5L1yn
— Laurent Nuñez (@NunezLaurent) November 15, 2025
Il convient de rappeler que les propos révisionnistes, qui nient ou minimisent de façon outrancière des crimes de génocide, de guerre ou contre l’humanité, sont passibles d’une peine pouvant aller jusqu’à un an d’emprisonnement et 45.000 euros d’amende.
Philippe Pétain, surnommé « vainqueur » de la bataille de Verdun en 1916, a pris la tête du régime de Vichy en 1940, collaborant avec l’Allemagne nazie. Après la guerre, il a été déclaré indigne de ses droits civiques en 1945, puis condamné à mort, peine finalement transformée en prison à vie.
