Après plus de trois ans et demi en prison en Iran, Cécile Kohler et Jacques Paris ont retrouvé la liberté. Arrêtés en mai 2022, ils ont quitté la prison d’Evin le mardi 4 novembre 2025. Ils sont désormais en sécurité à l’ambassade de France à Téhéran, où ils se remettent doucement de cette épreuve. Selon Jean-Noël Barrot, ministre des Affaires étrangères, ils sont entourés par l’équipe de l’ambassade.
Malgré leur soulagement apparent, les témoignages révèlent un quotidien très difficile. Lors de leur passage au journal de France 2 le 5 novembre 2025, la fille de Jacques Paris a décrit les conditions de détention de son père. Elle explique que celui-ci était en isolement, incapable de voir Cécile Kohler. Depuis leur libération, il aurait parlé plus en 24 heures qu’en toute la durée de sa détention. Elle ajoute que son père ressent un besoin urgent de s’exprimer après tant d’années de silence.
Les conditions de détention difficiles
Durant sa détention, Jacques Paris a vécu dans une cellule sans lumière naturelle, plongée dans une obscurité permanente. Selon sa fille, il n’y avait qu’une petite ampoule et peu d’ouverture sur l’extérieur. Pour supporter cette situation, il a dû se forcer à faire du sport, jusqu’à six ou sept heures par jour, pour épuiser son corps et pouvoir dormir. Ce n’était pas par plaisir, mais par nécessité pour survivre.
Sur l’émission C à vous, l’avocate Chirinne Ardakani, représentant les familles des deux Français, a décrit des conditions de détention particulièrement dures. Elle explique que la section 209 de la prison d’Evin, réservée aux opposants politiques, est la zone la plus sévère. Les détenus y sont totalement isolés, enfermés dans des cellules sans fenêtres, éclairées en permanence par un néon. Il n’y a aucun contact humain ni visite régulière, ce qui accentue leur isolement.
L’isolement extrême des deux Français
Les sorties en prison étaient rares : elles se limitaient à environ trente minutes dans la cour, tous les quatre ou cinq jours. Cet isolement intense a profondément marqué Cécile Kohler et Jacques Paris, qui ont dû élaborer des stratégies mentales et physiques pour ne pas sombrer mentalement ou physiquement.
Maintenant libérés, ils vont bénéficier d’un suivi médical et psychologique envoyé depuis Paris. Jean-Noël Barrot précise qu’« ils sont en sécurité, mais ils doivent se reconstruire ». Après 1 280 jours d’enfermement, leurs proches espèrent pouvoir les retrouver rapidement et leur apporter un soutien nécessaire.
