 
                Selon un rapport publié ce jeudi 30 octobre par le collectif Les morts de la rue, plus de 900 personnes sans domicile fixe sont mortes en France en 2024. Ce chiffre, qui s’élève précisément à 912, marque une nouvelle hausse par rapport à l’année précédente. Depuis 2012, la mortalité des personnes sans logement connaît une tendance à la hausse, avec un pic de 413 décès à cette date. En 2024, cette augmentation représente une progression de 16 % par rapport à 2023.
Parmi ces décès, 304 personnes vivaient dans la rue (33 %), 243 étaient hébergées (27 %), et 365, soit 40 %, étaient « probablement sans chez-soi ». La majorité des morts concerne donc des personnes sans logement stable ou en situation précaire. Les causes précises de ces décès restent difficiles à établir, soulignant pour le collectif « l’invisibilité persistante » des personnes sans-abri en France.
Un âge moyen de 47 ans
L’âge moyen au moment du décès est de 47,7 ans, bien inférieur à celui de la population générale en France, qui atteint en moyenne 79,7 ans. La majorité des victimes sont des hommes (82 %), mais le nombre de femmes touchées par la rue est en augmentation, atteignant 13 %. Le rapport note également une hausse des décès chez les mineurs de moins de 15 ans, qui ont doublé pour représenter 4 % des morts en 2024.
Les parcours de vie de ces personnes sont souvent marqués par de multiples ruptures. Plus de 40 % ont connu une rupture liée à la migration, 25 % sont en situation d’addiction aux substances illicites, et 19 % souffraient d’alcoolisme. Ces facteurs contribuent à leur vulnérabilité et à leur mortalité prématurée.
Vivre à la rue tue. Ces morts précoces ne sont pas une fatalité, mais le reflet des inégalités sociales et territoriales face au logement et à la santé.
Les régions les plus touchées
L’Île-de-France concentre à elle seule 37 % des décès recensés en France. La proximité avec la Manche favorise également un nombre important de victimes dans le département des Hauts-de-France, où 163 personnes ont tenté de traverser la mer et ont péri. Les territoires ultramarins, comme Mayotte, restent sous-estimés dans ces statistiques. La situation y est aussi critique, notamment après le passage du cyclone Chido en décembre 2024, qui a exacerbé la précarité dans certains quartiers et bidonvilles.
La majorité des décès liés à la rue restent d’origine indéterminée, mais 17 % sont liés à des morts violentes, telles que noyades, agressions ou suicides. D’autres sont dus à des maladies chroniques, souvent liées à un manque d’accès aux soins.
Selon la Fondation pour le Logement, environ 350 000 personnes vivent sans domicile en France métropolitaine, soit 20 000 de plus qu’en 2023.

 
                     
                     
                    