Selon l’article 12 de la Constitution française, Emmanuel Macron peut à nouveau dissoudre l’Assemblée nationale, mais sous une condition essentielle : respecter le délai légal. La décision de dissoudre l’Assemblée se prend après consultation du Premier ministre et des présidents des Assemblées.
C’est dans ce contexte tendu que Jordan Bardella a présenté son nouveau livre, Ce que veulent les Français. Le mardi 28 octobre, le président du Rassemblement National a organisé une soirée de lancement soignée, réunissant cadres, élus et proches du mouvement. Moins d’un an après son premier ouvrage, Ce que je cherche, il revient avec un nouvel essai, plus politique, au ton direct. Lors d’un entretien avec le Parisien, il en a profité pour faire une déclaration forte.
Le président du RN se veut à l’écoute du pays
Dans Ce que veulent les Français, Jordan Bardella explique avoir voulu dresser un portrait sincère du pays et de ses habitants. Il précise : « Pour apporter les bonnes réponses au pays, il faut écouter les gens ». Il souligne aussi le « gouffre abyssal » qui existe entre la population et le monde politique. Selon lui, cette fracture alimente le rejet des partis traditionnels. Son livre n’est pas un simple programme électoral, mais plutôt une rencontre avec les Français.
Il raconte notamment le témoignage d’un ancien salarié d’ArcelorMittal, qui lui confie : « Moi, je vote pour vous. Mais je pense que vous ne pourrez rien changer ». Bardella estime que les citoyens sont prêts à faire des efforts si on leur parle avec transparence : « Les Français peuvent tout entendre. Les Français sont prêts à des sacrifices si on leur dit la vérité. Ce qu’ils n’aiment pas, c’est qu’on les mène en bateau ».
Jordan Bardella évoque ses ambitions
Interrogé sur la portée politique de son livre, Jordan Bardella dément toute ambition présidentielle. Il laisse toutefois planer le doute sur ses projets à court terme. Il affirme : « Ce n’est pas un livre de candidat ». Mais il ajoute : « Je suis à la tête d’un parti qui a vocation à arriver au pouvoir dans quelques mois. Il n’est pas interdit de penser qu’il puisse y avoir, dans les prochains jours, une élection législative où je porterai les espoirs de ma famille politique ».
Le leader du RN évoque aussi la possibilité de se présenter en circonscription et de briguer le poste de Premier ministre. Il retrace son parcours : « J’ai commencé à 16 ans. J’ai eu mon premier mandat à 19 ans. À 23 ans, j’étais parlementaire. À 26 ans, président du premier parti de France ». Il conclut en disant : « Je fais à trente ans ce que je devrais faire à cinquante ».
