Lors d’une audience de près de deux heures vendredi dernier, Jacqueline Jacob, la grand-tante du petit Grégory, a nié être à l’origine des lettres ou appels anonymes qui ont harcelé la famille Villemin pendant des années, avant la mort du jeune garçon.
Les déclarations de Jacqueline Jacob face au juge
Convoquée par le juge Dominique Brault à la cour d’appel de Dijon, Jacqueline Jacob a commencé son interrogatoire par une déclaration claire : « Je n’ai jamais écrit de lettre. Je n’ai jamais téléphoné. Jamais à personne. » Elle a insisté sur le fait qu’elle n’avait jamais été impliquée dans ces communications anonymes.
Âgée de 81 ans, elle a été mise en examen pour « association de malfaiteurs criminelle », notamment pour sa participation présumée à une entente visant à préparer des crimes, dont l’enlèvement et l’assassinat de Grégory en 1984.
Les éléments qui la mettent en cause
Le juge s’est basé sur plusieurs expertises graphologiques et stylométriques qui, selon lui, pointent vers elle. La théorie évoquée est que, le 16 octobre 1984, Grégory aurait été ciblé par une équipe de plusieurs personnes, motivées par de la haine et de la jalousie envers ses parents. Jacqueline Jacob est suspectée d’avoir harcelé la famille Villemin à travers des courriers et des appels anonymes.
Lors de l’audition, le magistrat lui a aussi posé des questions sur des soirées passées avec son mari, Marcel, dans un autre couple dont les fenêtres donnaient sur le jardin des grands-parents de l’enfant. Selon le juge, ces rencontres auraient permis à Jacqueline de recueillir des informations pour alimenter ses envois anonymes.
Les réponses de Jacqueline Jacob
Face à ces accusations, Jacqueline Jacob a nié toute implication. Concernant les soirées chez cet autre couple, elle a expliqué que ses rapports avec son mari avaient débuté en 1985, après la mort de Grégory, ce qui rendrait la question sans fondement. Elle a également réfuté toute participation à des appels anonymes, affirmant qu’il lui était impossible de s’absenter de son travail à la filature pour passer de tels appels.
Sur l’expertise en graphologie et stylométrie, elle a déclaré ne jamais avoir écrit ces lettres ou ces messages, et a affirmé que les conclusions des experts étaient erronées.
Les recours en cours
Après cette audition, ses avocats ont indiqué qu’ils prévoyaient de déposer des recours pour faire annuler la mise en examen. Ils soulignent notamment qu’une précédente expertise vocale avait conclu que le « corbeau » était un homme âgé de 45 à 55 ans, ce qui ne correspond pas à Jacqueline Jacob.
