Débats sur le budget de la Sécurité sociale à l’Assemblée nationale
L’Assemblée nationale a commencé ce lundi l’examen du projet de budget de la Sécurité sociale pour 2026. Ce débat a été repoussé pour intégrer la suspension de la réforme des retraites. Le budget s’annonce particulièrement lourd, avec des économies exceptionnelles à réaliser.
Un contexte de tensions et d’économies importantes
Les discussions portent sur un budget de près de 680 milliards d’euros de dépenses, supérieur à celui de l’État. La majorité des échanges tourne autour des mesures d’économies proposées pour réduire le déficit, qui devrait atteindre 17,5 milliards d’euros en 2026, contre 23 milliards en 2025.
Les enjeux de la réforme des retraites
Une des principales nouveautés concerne la suspension de la réforme des retraites, initialement prévue pour continuer jusqu’en 2028. La décision de suspendre cette réforme a été intégrée dans une « lettre rectificative » déposée par le gouvernement, pour éviter la censure. La suspension concerne notamment l’allongement de l’âge minimum à 64 ans et le nombre de trimestres requis pour une retraite à taux plein.
Si l’Assemblée vote cette suspension, le Sénat, majoritairement à droite et chez les centristes, rétablira la réforme, comme l’a déjà indiqué le président de la chambre haute, Gérard Larcher.
Les débats à l’Assemblée
Les députés ont également examiné le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS), qui prévoit de réaliser des économies massives pour réduire le déficit. Le gouvernement a indiqué que le texte initial pourrait évoluer, car le débat reste ouvert. La version finale sera différente de celle présentée en début de discussion.
Plusieurs mesures controversées ont été évoquées, notamment la hausse des franchises pour les consultations et médicaments, la baisse des remboursements dentaires, ou encore la limitation des premiers arrêts maladie. La fédération France Assos Santé a qualifié ce projet d’« profondément injuste et inefficace ».
Les autres mesures du budget
Le projet prévoit aussi de geler les pensions et les prestations sociales (RSA, allocations familiales, APL) en 2026, ce qui pourrait entraîner des vifs débats. La réduction des dépenses est une priorité pour le gouvernement, qui limite la hausse des dépenses de santé à 1,6 %, alors qu’elles augmentent en moyenne de 4 % par an, notamment en raison du vieillissement de la population.
Le financement de la suspension des retraites
Le coût de la suspension de la réforme des retraites est estimé à 100 millions d’euros en 2026 et 1,4 milliard d’euros en 2027. Pour la financer, le gouvernement envisage des mesures telles que la contribution des complémentaires santé et des retraités, ce qui fait polémique. La question de la justice fiscale reste aussi au centre des discussions, avec des propositions pour s’attaquer aux abus, notamment au niveau des holdings patrimoniales.
Les retards dans l’examen du budget
Initialement prévu jeudi, l’examen du texte a été reporté à lundi matin. La raison : la déposition d’une lettre rectificative intégrant la suspension de la réforme des retraites. Les débats sur cette mesure reprendront lundi, avec une attention particulière sur le coût et les implications politiques.
Les discussions autour du reste du budget de la Sécurité sociale vont se poursuivre, avec un vote solennel prévu le 4 novembre. La majorité des oppositions, notamment les socialistes, mettent en garde contre une possible censure, qui pourrait entraîner une crise politique, voire une nouvelle dissolution.
