Bruno Retailleau affirme n’avoir aucun regret de son départ du gouvernement Lecornu 2
Le président des sénateurs LR, Bruno Retailleau, a déclaré ce jeudi soir sur LCI qu’il n’aurait pas été heureux de rester dans le gouvernement dirigé par Sébastien Lecornu. Il a précisé qu’il aurait « démissionné » après le discours de politique générale du ministre, qu’il compare à celui « d’un premier ministre socialiste ».
Deux semaines et demie après avoir provoqué la chute du précédent gouvernement Lecornu par un tweet, dans lequel il expliquait que « les conditions n’étaient pas réunies pour une participation » de LR à l’équipe ministérielle, Retailleau assume pleinement son départ. Selon lui, il ne s’agissait pas d’un choix pour son confort personnel, mais d’une question de mission et de conviction.
Dans un entretien cette semaine avec Le Figaro, il expliquait avoir préféré quitter le gouvernement en raison de la tournure que prenaient les événements. Sur LCI, il a confirmé que, s’il avait voulu préserver son influence, il aurait essayé de rester, mais que ce qui comptait pour lui, c’était la mission. Il a aussi évoqué l’exposition médiatique importante liée à son rôle au sein du ministère de l’Intérieur.
Une décision ferme face à une évolution politique qu’il désapprouve
Bruno Retailleau estime que son départ n’a pas affaibli sa stature nationale, et il affirme ne ressentir « aucun regret » à ce sujet. Il critique la feuille de route de Sébastien Lecornu, qu’il qualifie de « digne d’un premier ministre socialiste », notamment à cause de propositions comme une contribution exceptionnelle sur les grandes fortunes, une taxe sur certains actifs des holdings patrimoniales, ou encore la suspension de la réforme des retraites, pour éviter une censure au Parlement.
Le sénateur vendéen affirme que « tout prouve qu’il avait raison » et revendique sa sortie tonitruante. En ironie, il ajoute qu’il aurait été « malheureux d’appartenir à ce gouvernement » si jamais il avait été encore en fonction lors du discours de Lecornu. Il précise aussi que si, par malheur, il avait été ministre de l’Intérieur au moment de cette allocution, il aurait remis sa démission « dans l’heure », car selon lui, le « bateau prenait une autre direction que celle des convictions » des Républicains.
Des ministres LR dans le gouvernement malgré tout
Cependant, six députés LR ont choisi d’entrer dans le gouvernement « Lecornu 2 », malgré la consigne officielle du parti de ne pas le faire. Parmi eux, Annie Genevard (Agriculture), Vincent Jeanbrun (Ville et Logement) et Rachida Dati (Culture). Lors d’un bureau politique, le parti a suspendu ces ministres, sans prononcer d’exclusion formelle.
