Procès de l’automobiliste accusé d’avoir mortellement fauché un adolescent
Au deuxième jour du procès, l’avocat général a demandé une peine de 12 ans de prison contre un homme jugé à Montpellier. Il est accusé d’avoir tué Aymen, 13 ans, en décembre 2022, alors qu’il conduisait sans permis, en marge des célébrations de la demi-finale France-Maroc de la Coupe du monde 2022.
« Personne n’a dit qu’il voulait tuer des gens, mais il y a effectivement ce crime de violence volontaire ayant entraîné la mort sans intention de la donner », a déclaré l’avocat général, Robert Bartoletti, lors de son réquisitoire.
Il a insisté sur le fait que le conducteur n’avait pas agi par hasard, mais par peur, panique et désir de fuir. Selon lui, ce comportement a conduit à une tragédie, qui s’est produite lors d’un jour de fête.
L’avocat général a également rejeté toute légitime défense. Il a souligné qu’il n’y avait aucun danger réel pour le conducteur, mettant en question la proportionnalité de son action. La question se pose, selon lui, entre un simple affrontement et la mort d’une personne.
Les circonstances du drame
Le 14 décembre 2022, des supporters marocains ont défilé dans le quartier de La Mosson, à Montpellier, après la victoire de la France en demi-finale. Certains ont mis le feu à des poubelles et tiré des mortiers.
Ce jour-là, William, 20 ans, sans permis, a décidé de fêter la victoire française au volant de la voiture de sa mère, décorée d’un drapeau tricolore. En se retrouvant bloqué à un feu rouge entre deux véhicules, il s’est retrouvé face à des supporters marocains qui l’ont chahuté et arraché son drapeau.
Pris de panique, William a accéléré brusquement, effectué un demi-tour et percuté plusieurs personnes, dont Aymen. Ce dernier, grièvement blessé, est décédé peu après. Un autre individu a été légèrement blessé dans l’accident.
Lors de l’audience, William a maintenu que c’était un « accident » et qu’il n’avait pas vu qu’il renversait plusieurs personnes, expliquant son geste par la panique.
