
Le nouveau ministre de l’Intérieur, Laurent Nunez, a clairement exprimé sa volonté de relancer une politique de détente avec l’Algérie. Lors d’une interview sur Europe 1 ce mercredi matin, il a souligné l’importance de rétablir les relations entre Paris et Alger, notamment pour des raisons de sécurité.
Une volonté de rapprochement
Laurent Nunez a indiqué qu’il fallait qu’il y ait un changement dans les relations entre la France et l’Algérie. Il a précisé que la situation sécuritaire entre les deux pays n’était plus satisfaisante, soulignant que « nous n’avons plus de relations sécuritaires, et c’est un problème ». Cependant, il n’a pas voulu tirer de conclusions sur les causes de cette rupture diplomatique, insistant sur le fait qu’il se concentrait uniquement sur le volet sécuritaire.
Les enjeux des relations diplomatiques
Le ministre a abordé la question des « hauts dignitaires algériens soignés en France » ou encore des retraites des binationaux, que l’Algérie refuse de payer et que la France doit financer. Il a déclaré qu’un « bougé » dans les relations franco-algériennes était nécessaire, mais a insisté sur le fait que pour cela, il faut d’abord qu’il existe des leviers de pression.
Les positions politiques et la contestation
Ces déclarations ont suscité des critiques du côté de la droite. Le chef de file du Rassemblement national, Jordan Bardella, a accusé Laurent Nunez de « capituler face au régime algérien ». Éric Ciotti, président de l’Union des Droites, a également exprimé son mécontentement, estimant que le ministre refusait d’aborder des sujets importants comme l’immigration ou l’assimilation, dénonçant une forme de soumission.
Le maintien de l’accord franco-algérien
Malgré ces tensions, Laurent Nunez a affirmé que l’accord franco-algérien de 1968 « fonctionne » toujours. Signé après la fin de la guerre d’Algérie, cet accord permet à de nombreux Algériens d’obtenir rapidement un titre de séjour de dix ans en France. Le ministre a précisé qu’il n’envisageait pas de remettre en cause cet accord dans l’immédiat, même si des propositions parlementaires évoquent cette possibilité.
Perspectives et démarches à venir
Laurent Nunez a indiqué qu’il allait s’atteler à reprendre le flux de laissez-passer pour faciliter l’immigration. Il a aussi mentionné qu’il n’avait pas encore contacté son homologue algérien pour le moment, mais qu’il comptait agir pour améliorer la situation. Il a toutefois rappelé que l’accord actuel était « en place et fonctionne », tout en reconnaissant qu’il n’était pas parfait.