
Le Parlement approuve la nomination de Jean Castex à la tête de la SNCF
Le Parlement a donné son accord ce jeudi à la nomination de Jean Castex en tant que président-directeur général de la SNCF. Après deux auditions devant les sénateurs et les députés, l’ancien patron de la RATP pourra réaliser son rêve en succédant à Jean-Pierre Farandou.
La candidature, proposée par le président Emmanuel Macron fin septembre, a été approuvée par une majorité au sein des commissions du Développement durable des deux chambres. Au total, 60 voix favorables sur 83 votants ont été enregistrées : 34 à l’Assemblée nationale et 26 au Sénat, avec respectivement 5 et 2 votes contre. La confirmation de sa nomination ne nécessitait pas une majorité qualifiée des trois cinquièmes, selon la commission sénatoriale.
Un profil expérimenté et apprécié
Âgé de 60 ans, Jean Castex est un passionné du secteur ferroviaire. Ancien Premier ministre, il est également ancien élève de l’ENA et a travaillé à la Cour des comptes. Son expérience dans le domaine des transports est reconnue, notamment à la RATP où il a su instaurer un dialogue social constructif.
Il jouit d’une bonne réputation auprès de certains syndicats, comme la CGT et FO, qui ont salué ses efforts pour améliorer le service et négocier des accords sociaux. Lors de son passage à la RATP, il a lancé des plans ambitieux de recrutement, augmenté les salaires et géré avec succès la logistique lors des Jeux Olympiques de Paris, contribuant à leur réussite.
Jean Castex a indiqué qu’il continuerait à privilégier le contact direct avec les agents et les usagers, rappelant : « Je n’ai pas commencé à faire des visites de terrain quand je suis arrivé à la RATP, j’ai fait ça toute ma vie ».
Une vision pour la SNCF
Le nouveau dirigeant connaît bien le monde ferroviaire et l’univers public. Philippe Tabarot, ministre des Transports, a souligné ses qualités de leader et sa détermination à faire progresser la compétitivité des opérateurs publics, tout en valorisant le savoir-faire français à l’échelle mondiale.
Les défis à relever : financement et modernisation
Jean Castex devra notamment s’attaquer à la question cruciale du financement de la régénération du réseau ferroviaire. La loi prévoit d’augmenter chaque année à partir de 2028 l’investissement dédié à la maintenance et à la modernisation, avec un objectif de 4,5 milliards d’euros par an.
La mère des batailles du rail, c’est l’état du réseau ferroviaire. Sans un réseau en bon état, impossible d’améliorer la ponctualité ou de développer l’offre.
Ce financement repose en grande partie sur le renouvellement des concessions autoroutières, dont les recettes seront partiellement réorientées vers les infrastructures ferroviaires. Cependant, ces concessions arrivent à échéance entre 2031 et 2036, ce qui pose la question du financement à moyen terme.
Jean Castex devra également gérer un éventuel manque à gagner entre 2026 et 2031, qui pourrait nécessiter de mobiliser les bénéfices des filiales du groupe SNCF, notamment SNCF Voyageurs, tout en restant convaincant auprès des partenaires institutionnels et politiques.
Il va falloir que nous soyons très convaincants pour que des choix pertinents puissent être faits.