
Un gardien de prison surveille un atelier de travail au centre pénitentiaire de Bapaume - PHILIPPE HUGUEN / AFP
La plupart des détenus veulent travailler en prison, mais seuls 30% ont accès à un emploi. L’administration pénitentiaire fait tout pour faire venir les entreprises mais les associations dénoncent des conditions de travail dégradées.
Des salariés pas tout à fait comme les autres. En France, environ 30% des détenus travaillent en prison. La plupart sont directement employés par l’administration pénitentiaire pour effectuer des tâches au sein des établissements (nettoyage, blanchisserie, réparation…). Plus rare, certains sont salariés par des entreprises extérieures qui viennent implanter un atelier à l’intérieur de ces murs très sécurisés.
Le travail en prison est un levier puissant de réinsertion et donc de réduction de la récidive. Problème: la liste d’attente des détenus qui veulent travailler est bien plus longue que le nombre de places ouvertes.
Alors le ministère de la Justice a eu une idée plutôt originale. Elle a recruté 10 commerciaux dans le privé, avec pour objectif d’aller démarcher des entreprises.
« On n’avait pas ces compétences commerciales et de prospection en interne alors on est allés regarder du côté des grandes boîtes », explique Chloé Cahuzac, adjointe au chef du service emploi à l’Atigip (agence du travail d’intérêt général et de l’insertion professionnelle des personnes sous main de justice) lors d’une table ronde organisée par l’Association des journalistes de l’information sociale le 8 octobre.
« Nos commerciaux sont postés partout en France, leur mission c’est d’aller vers les secteurs en tension dans le bassin d’emploi, pour que les détenus acquièrent des compétences qui puissent être valorisables à l’extérieur », poursuit-elle.
Plutôt des PME industrielles
La pénitentiaire a aussi sollicité les organisations patronales comme le Medef, ou la CPME. Elle est également présente sur un certain nombre de salons économiques comme celui du made in France. Avec toujours le même objectif, faire en sorte que de plus en plus d’entreprises franchissent les murs de la prison.
« Évidemment il y a des appréhensions, notre rôle est aussi de déconstruire l’image qu’ils se font de la détention, c’est un travail de fond », explique Chloé Cahuzac.
Source : BFM TV