
Les escrocs ont changé de terrain de jeu. Moins d’e-mails mal ficelés, davantage de messages sur WhatsApp – où la confiance est (trop) facile. Un simple échange peut suffire à vous soutirer une photo de carte d’identité ou de passeport… et déclencher derrière une vraie tempête administrative. Des spécialistes alertent : cette fraude progresse et cible désormais le grand public, pas seulement les « naïfs ».
Comment opère l’arnaque : du faux “cabinet d’avocats” aux indemnisations imaginaires
Le scénario est bien huilé. Vous recevez un message au ton très officiel, parfois précédé d’un courrier papier, signé d’un prétendu cabinet d’avocats « réputé ». À la clé, une promesse d’indemnisation (crypto, concours frauduleux, litige ancien, etc.). Pour « ouvrir le dossier », on vous demande de transmettre – sur WhatsApp – une copie nette de votre pièce d’identité.
Ce vernis de crédibilité fonctionne d’autant mieux que WhatsApp brouille les repères : avatar professionnel, logos copiés, français impeccable… Le réflexe critique baisse et l’on envoie la photo. C’est là que tout commence.
Pourquoi c’est dangereux : usurpation d’identité et crédits ouverts en votre nom
Transmettre sa CNI ou son passeport à un inconnu, c’est offrir le kit complet de l’usurpation d’identité. Avec vos informations, des fraudeurs peuvent :
- ouvrir un compte bancaire ou souscrire un crédit ;
- demander des prestations sociales à votre nom ;
- créer des profils et « prouver » leur identité auprès d’autres services.
Chaque année, environ 200 000 personnes en France subissent une usurpation d’identité. Les dégâts sont concrets : découverts inattendus, relances d’organismes, mois de démarches pour prouver votre bonne foi. Et les auteurs restent souvent insaisissables.
Les bons réflexes pour ne pas tomber dans le piège (et que faire si c’est trop tard)
- Ne partagez jamais de document d’identité par messagerie (WhatsApp, SMS, e-mail), même flouté. Une entité légitime propose des parcours sécurisés (espace en ligne chiffré, visiovérif officielle, France Identité, etc.).
- Vérifiez l’émetteur : numéro masqué ou étranger, adresse générique, pression à agir vite (« 72 heures », « dernier rappel ») = signaux d’alerte.
- Raccrochez au doute et recontactez par un canal officiel (site, numéro public, annuaire). N’utilisez jamais les coordonnées fournies dans le message.
- Surveillez vos comptes (banque, Ameli, impôts, CAF…) et activez l’authentification à deux facteurs partout où c’est possible.
Vous avez déjà envoyé des documents ?
- Faites opposition / alertez immédiatement votre banque et placez des alertes de mouvements inhabituels.
- Signalez la fraude sur la plateforme officielle 17Cyber et déposez plainte pour usurpation d’identité.
- Prévenez les organismes concernés (CAF, Assurance Maladie, opérateurs) pour verrouiller vos dossiers et tracer les accès.
Arnaques WhatsApp : la nouvelle méthode qui vous demande carte d’identité et passeport
Un message « trop parfait » sur WhatsApp n’est pas une preuve d’authenticité. Ne transmettez jamais vos pièces d’identité par messagerie. En cas de doute, abstenez-vous – et en cas d’envoi, réagissez vite : plus l’alerte est précoce, moins les fraudeurs ont de marge.