
Politique — vote de confiance : prise de parole de Sarkozy lors d’un déplacement, alors que le débat sur la confiance et l’hypothèse d’une dissolution agite la scène française.
Près de trois quarts des Français condamnent fermement les menaces et insultes visant la magistrate Nathalie Gavarino depuis la condamnation de Nicolas Sarkozy, d’après une enquête Elabe pour BFMTV publiée mercredi 1ᵉʳ octobre. Dans le détail, 72 % se disent « choqués », dont 39 % « très choqués ». Deux enquêtes ont été ouvertes après des menaces de mort adressées à des magistrats.
Parallèlement, 61 % des personnes interrogées jugent « juste » l’exécution provisoire de la peine – qui envoie l’ancien président en prison malgré son appel – mesure que l’intéressé conteste publiquement. Nicolas Sarkozy, condamné à cinq ans de prison avec mandat de dépôt à effet différé, est convoqué le 13 octobre par le Parquet national financier pour connaître les modalités d’incarcération.
Attaques contre la magistrature : une réprobation massive, mais des clivages politiques tenaces
L’indignation est particulièrement forte à gauche : 85 % des sympathisants se disent « choqués ». Le taux recule à 65 % chez les proches des Républicains et à 52 % parmi ceux du Rassemblement national. Sur BFMTV et RMC, la procureure générale de Paris Laure Beccuau a dénoncé la prolifération de « réactions haineuses », tandis que le chef du PNF Jean-François Bohnert a assuré n’avoir « aucun compte à régler » avec l’ancien chef de l’État.
Au-delà de l’émotion, une majorité (58 %) estime que les juges ont rendu leur décision « de manière impartiale en appliquant le droit » ; 41 % jugent au contraire la décision « politique ».
Exécution provisoire : une mesure approuvée par 61 %… et très clivante selon les électorats
Point le plus polémique pour la défense de Nicolas Sarkozy : l’exécution provisoire du mandat de dépôt. « Rien ne justifiait de prononcer » une telle mesure, a-t-il dénoncé dans le JDD, y voyant une « volonté d’humiliation ». L’opinion publique n’abonde pas : 61 % la jugent « juste », un niveau qui grimpe à 85 % chez les électeurs de gauche, mais chute à 29 % chez LR et 38 % au RN.