
À partir du 12 octobre, l’Union européenne active l’Entry/Exit System (EES), un dispositif de contrôle aux frontières extérieures de l’espace Schengen destiné aux voyageurs non européens en court séjour. À la clé : fin des tampons dans les passeports, enregistrement numérique des entrées/sorties et biométrie (photo visage et empreintes digitales). De nombreuses rumeurs circulent pourtant sur des frais supplémentaires, des files d’attente interminables ou encore l’obligation d’assurance. On fait le point, calmement.
EES : qui est concerné, ce qui change à la frontière et ce qui ne change pas
- Qui est concerné ?
Tous les ressortissants de pays tiers (exemptés ou non de visa) qui effectuent un court séjour (jusqu’à 90 jours sur 180) dans Schengen.
Non concernés : les citoyens de l’UE, les personnes munies d’un titre de séjour ou d’un visa long séjour Schengen, ainsi que certains publics bénéficiant de dispositifs spécifiques (ex. travailleurs transfrontaliers, chefs d’État). - Visa ou pas visa ?
L’EES ne crée pas de nouveau visa et ne modifie pas la politique des visas. Il remplace les tampons par un enregistrement électronique des passages pour mieux suivre la règle des 90 jours. - Et l’ETIAS alors ?
À partir de fin 2026, les voyageurs exemptés de visa devront demander ETIAS, une autorisation de voyage en ligne (à l’image de l’ESTA américain). Ce n’est pas un visa. Une redevance d’environ 20 € est prévue (exemptions pour <18 ans, >70 ans et famille de citoyens UE). EES et ETIAS sont deux systèmes différents. - Des files plus longues ?
Au début, le temps d’adaptation peut rallonger les contrôles. À terme, l’UE vise l’accélération grâce à l’abandon des tampons, à l’automatisation (kiosques en libre-service, pré-enrôlement là où disponible) et aux données biométriques.
Frais, données, assurance : démêler le vrai du faux sur l’EES
- Frais supplémentaires à la frontière ?
Non. L’EES n’entraîne aucun paiement. Les seules frais à prévoir concerneront ETIAS lorsque ce système entrera en vigueur (autorisation valable 3 ans ou jusqu’à l’expiration du passeport). - Quelles données sont collectées ?
Un jeu limité d’informations : données de voyage, dates d’entrée/sortie, détails du passeport, données biométriques (photo, empreintes). Pas de suivi de vos activités dans l’UE. Le tout est encadré par la réglementation européenne (accès, durée de conservation, finalités strictement définis). - Assurance-voyage obligatoire ?
Non. L’EES n’impose pas d’assurance. Les voyageurs britanniques, par exemple, restent soumis aux règles post-Brexit habituelles (motif du séjour, moyens suffisants, preuve d’hébergement, billet retour/continuation). - Un “outil anti-Brexit” ?
Faux. L’EES est un projet européen ancien, pensé pour tous les visiteurs non UE afin de rationaliser les contrôles et mieux appliquer la règle des 90 jours. Le Royaume-Uni, de son côté, a déployé son ETA (autorisation de voyage électronique) valable jusqu’à 6 mois par séjour sur 2 ans (ou jusqu’à l’expiration du passeport).