
Une petite entaille sur le bord opposé à la puce, des chiffres qui ne sont plus en relief, parfois même plus de bande magnétique… Les nouvelles cartes bancaires changent de visage. Derrière ce design épuré, un objectif très concret : rendre l’usage plus simple et plus sûr pour les personnes malvoyantes – elles sont près de 2,2 milliards dans le monde. Et, par ricochet, pour tous les clients.
Encoche tactile : comment elle facilite l’usage au quotidien
Cette encoche sert d’abord de repère au toucher : reconnaître sa carte sans la voir, l’orienter correctement et l’insérer dans un DAB ou un terminal sans hésiter. L’idée s’est imposée progressivement : pionnières, les banques britanniques NatWest et RBS ont introduit des cartes à encoche dès 2015. En 2022, Mastercard a lancé sa gamme Touch Card avec un code tactile simple :
- encoche arrondie pour les cartes de crédit,
- encoche carrée pour les débits,
- encoche triangulaire pour les prépayées.
Le bénéfice est double : autonomie (on reconnaît la carte et son type sans la regarder) et sécurité (moins d’erreurs d’insertion ou de manipulation). La disparition des chiffres embossés et de la bande magnétique participe, elle, à la modernisation et à la sécurisation des moyens de paiement.
Où en est le déploiement (Belgique en tête, France plus prudemment)
Côté diffusion, la Belgique fait figure d’exemple : à l’initiative notamment d’ING depuis 2021, plusieurs millions de cartes à encoche circulent déjà dans le pays. D’autres établissements ont suivi, même si certaines banques conservent encore un format classique. En France, l’adoption reste progressive : Mastercard a intégré l’encoche dans son offre depuis 2022, mais aucun calendrier massif n’a été officialisé par les grands réseaux. Les organisations représentatives, comme Febelfin en Belgique, soulignent la « valeur ajoutée » de ce repère tactile et misent sur le renouvellement naturel des cartes (tous les ~5 ans) pour généraliser la pratique.
Tout n’est pas réglé pour autant. Les claviers “lisses” de certains terminaux compliquent encore la saisie du code pour les malvoyants. Des pistes existent : retrait sans carte, lecture d’écran, ou cartes biométriques (capteurs d’empreinte) sur le haut de gamme. Et des alternatives tactiles complémentaires – comme l’embossage du nom ou du logo – gagnent du terrain.
Cette encoche rend la carte intelligible au toucher, réduit les erreurs et améliore l’inclusion. Si votre nouvelle carte en est dotée, c’est pour vous faciliter la vie ; si elle n’en a pas encore, interrogez votre banque au prochain renouvellement.