
Michel Barnier est bien parti pour s’offrir un retour express au Palais-Bourbon. Arrivé largement en tête du premier tour de l’élection législative partielle dans la 2e circonscription de Paris (5e, 6e et 7e arrondissements), l’ex-Premier ministre revendique « plus de 45 % » des voix. Il affrontera dimanche prochain la socialiste Frédérique Bredin. Le scrutin, marqué par une abstention très élevée – autour de 75 % –, n’a pas encore livré de chiffres officiels dans la soirée.
Premier tour : Barnier s’impose, l’abstention bat des records
Le patron des LR et ministre de l’Intérieur démissionnaire Bruno Retailleau a été le premier à saluer, sur X, la « large » avance de son candidat, suivi par Valérie Pécresse et Laurent Wauquiez. Dans une capitale où Renaissance et la gauche se partagent les 18 sièges depuis 2022, Michel Barnier pourrait devenir le seul député LR de Paris si la dynamique se confirme au second tour.
Cette candidature n’a pas été un long fleuve tranquille. Le choix de Florence Berthout (Horizons) comme suppléante a crispé une partie de la majorité présidentielle locale, malgré le soutien de Renaissance. Côté LR, Rachida Dati, un temps tentée par une candidature concurrente, a finalement renoncé — non sans rappeler les 58,5 % réalisés par Barnier dans son 7e arrondissement — en échange de l’investiture pour les municipales de 2026 à Paris.
Autre sujet épineux : l’implantation du candidat. Barnier assure vivre « depuis douze ans » dans la circonscription, mais a dû voter par procuration, n’étant pas inscrit sur les listes électorales parisiennes.
Un duel Barnier–Bredin aux airs de test politique
Face à lui, Frédérique Bredin, 68 ans, ancienne ministre de la Jeunesse et des Sports (1991-1993), ex-députée et ex-présidente du CNC (2013-2019), avance avec l’appui de Gilles Le Gendre, député de la circonscription de 2017 à 2024. Dans un communiqué, la candidate socialiste a étrillé « un échec historique de la droite » qui, malgré l’entre-deux-tours, reste sous les 50 % dans une circonscription réputée acquise.
Le second tour, dimanche prochain, fera office de baromètre politique : capacité de rassemblement pour LR autour de Michel Barnier, mobilisation de l’électorat de gauche derrière Frédérique Bredin, et comportement des électeurs macronistes dans une triangulation parisienne inhabituelle. Reste une inconnue majeure : l’abstention. Si elle demeure à un niveau aussi élevé, c’est elle qui pourrait, une fois encore, faire la décision.