
Des vidéos virales, notamment sur TikTok, affirment qu’une vaste fuite de données issues de l’Agence nationale des titres sécurisés (ANTS) serait en vente sur le dark web, et concernerait 10 à 13 millions de Français. L’ANTS dément formellement tout piratage de ses systèmes et annonce avoir saisi l’ANSSI (Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information).
Ce que disent les vidéos virales… et ce que répond l’ANTS
Dans les contenus relayés sur les réseaux, des internautes évoquent des données « mises en vente sur l’Amazon de la cybercriminalité », une fuite « remontant à plusieurs mois » et touchant potentiellement cartes d’identité, passeports, permis de conduire ou certificats d’immatriculation. Autant d’éléments qui font réagir, d’autant que l’ANTS gère des titres particulièrement sensibles et détient, par nature, des informations d’état civil et biométriques.
Face à l’emballement, l’Agence a publié un démenti : « Aucune intrusion n’a été identifiée dans nos systèmes d’information, ni par nos équipes ni par celles du ministère de l’Intérieur. » Elle reconnaît qu’un échantillon présenté comme provenant de l’ANTS circule sur le dark web, mais souligne qu’il comporte de nombreuses incohérences et des formats qui ne correspondent pas à ses bases. En clair : rien ne permet, à ce stade, d’attribuer ces fichiers à l’Agence.
Enquête de l’ANSSI, dépôt de plainte et risques juridiques
Pour clarifier l’origine des fichiers et couper court aux rumeurs, l’ANTS a déposé plainte contre X et indique qu’elle en déposera d’autres « contre toute personne attribuant à tort ces données à l’ANTS ». L’ANSSI est saisie pour analyser les éléments techniques et remonter, si possible, à la source de la publication.
Que faut-il retenir aujourd’hui ?
- Aucun piratage avéré des systèmes de l’ANTS n’est établi à ce stade.
- Des fichiers « appâts » circulent en ligne, mais leur authenticité est contestée par l’Agence.
- Une enquête technique est en cours, et la voie judiciaire est activée.
En cas de doute, les bons réflexes
Si vous craignez une exposition de données, surveillez vos courriels et comptes en ligne, activez l’authentification à deux facteurs, méfiez-vous des phishing se réclamant de l’ANTS, et ne cliquez pas sur des liens non sollicités. Pour vos titres (CNI, passeport, permis), passez par les portails officiels et évitez toute plateforme tierce promettant « vérification » ou « recherche » de fuite.