
Discrète mais redoutablement efficace, l’arnaque dite du « carding » se répand en France. Le principe ? Des cybercriminels utilisent des coordonnées bancaires volées pour multiplier de petites transactions qui passent sous les radars… jusqu’à faire fondre le solde. D’après une étude de Kaspersky, environ 2,3 millions de données bancaires françaises circulent actuellement sur le dark web, dont 95 % exploitables : un terreau idéal pour ces fraudes.
Carding : comment les fraudeurs s’y prennent (et pourquoi ça marche)
Le carding ne ressemble pas au gros prélèvement suspect qui alerte tout de suite. Les escrocs testent d’abord la validité d’une carte avec de très faibles montants (quelques centimes ou euros) auprès de services en ligne. Si ça passe, ils répètent l’opération, parfois sur des semaines, jusqu’à épuiser le compte ou viser des achats plus élevés.
Pour récupérer les numéros de carte, les moyens sont classiques : phishing (hameçonnage) via e-mails et SMS imitant banques ou services publics, fausses pages de paiement, applications contrefaites ou encore fuites de données chez des marchands. Une fois les informations en poche, les fraudeurs se servent d’automates pour enchaîner les tentatives sur des sites différents.
Se protéger du carding : les réflexes utiles et quoi faire en cas de fraude
Le premier bouclier, c’est la vigilance sur vos relevés : repérez les micro-débits inconnus, surtout récurrents. En cas de doute, faites opposition immédiatement et demandez une nouvelle carte. Activez la vérification en deux étapes et les alertes par SMS/app pour chaque transaction.
Évitez de mémoriser votre carte chez les e-commerçants, vérifiez l’URL (https + cadenas) avant tout paiement et ne cliquez jamais sur un lien reçu d’un expéditeur douteux (préférez vous connecter manuellement à votre espace bancaire).
Si vous êtes victime : prévenez votre banque sans délai, déposez plainte et conservez les preuves (captures d’écran, e-mails). Selon le contexte (opération non autorisée, absence de négligence grave), vous pouvez obtenir un remboursement. Rappel : la fraude bancaire est un délit puni jusqu’à cinq ans d’emprisonnement et 375 000 € d’amende.