
Alexis Sciard / IP3; Paris, France, September 10, 2025 - Handover ceremony at the Hotel Matignon between outgoing Prime minister and his successor Sebastien Lecornu POLITIQUE, MATIGNON, PREMIER MINISTRE (MaxPPP TagID: maxnewsfrsix091211.jpg) [Photo via MaxPPP]
Sébastien Lecornu a choisi la sobriété médiatique depuis son arrivée à Matignon. Mais derrière le silence, le nouveau Premier ministre consulte à tour de bras pour tenter de dessiner un compromis budgétaire. Première inflexion assumée : l’abandon de la très impopulaire suppression de deux jours fériés, mesure défendue par François Bayrou. Reste à « trouver d’autres sources de financement », prévient l’exécutif, sans détailler lesquelles. Parmi les hypothèses qui circulent en coulisses figure aussi l’idée d’une « année blanche » sur certains dispositifs, sans calendrier ni périmètre arrêtés.
Syndicats : un ultimatum et beaucoup de zones d’ombre
Face à un paysage politique incertain, l’intersyndicale (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, Unsa, FSU, Solidaires) réclame des réponses rapides. Elle a posé un ultimatum au gouvernement d’ici mercredi, faute de quoi une nouvelle journée de mobilisation sera organisée. Les centrales demandent notamment une « clause de revoyure » sur la réforme des retraites. Pour l’heure, les échanges avec Matignon n’ont pas clarifié le sort des minima sociaux, des pensions, de l’assurance-chômage ni du barème de l’impôt 2026. « Des micro-miettes, pas de réécriture du texte », résume, amer, un responsable de la CGT.
Impôts et hauts revenus : l’exécutif cherche la bonne clé
Côté recettes, l’entourage du Premier ministre reconnaît qu’un effort des plus hauts revenus est sur la table. Pas forcément sous la forme de la « taxe Zucman », soutenue à gauche et combattue à droite, mais via un mécanisme équivalent ciblant la très grande richesse. L’équation est délicate : concevoir un prélèvement efficace sur des contribuables rompus à l’optimisation, tout en tenant compte des mises en garde de Bercy. Le chantier prioritaire, confirme-t-on, consiste à resserrer les filets anti-optimisation sur les patrimoines les plus élevés, piste déjà ouverte depuis le début de l’année.
Dans l’immédiat, Sébastien Lecornu avance prudemment : quelques marqueurs politiques (renoncer aux jours fériés), beaucoup de concertations et l’objectif inchangé de boucler un budget 2026 crédible. Reste à savoir si ces « pistes » deviendront des mesures et si elles suffiront à apaiser la rue comme l’Assemblée.