
L'inflation galopante laisse de plus en plus le porte-monnaie et le compte bancaire des Français à vide, voire à découvert. Istock
C’est l’un des enseignements du baromètre Cofidis publié le 3 septembre : malgré un léger mieux par rapport à 2024, une part importante des ménages n’arrive toujours pas à boucler ses fins de mois sans serrer la vis. Près de quatre Français sur dix confient avoir été à découvert au moins une fois sur l’année écoulée, avec un montant moyen qui grimpe à 411 €, un plus haut depuis 2016. Les moins de 35 ans, les foyers avec enfants, les actifs et les femmes sont les plus exposés ; les retraités restent nettement moins concernés (22 %, soit 16 points sous la moyenne nationale).
Découvert bancaire : qui est le plus touché, et jusqu’à quel montant ?
Dans le détail, l’usage du découvert s’est banal-isé. D’un côté, l’enveloppe moyenne négative atteint 411 €, soit +85 € en un an. De l’autre, 90 % des sondés disposent d’une autorisation de découvert (contre 86 % en 2023, selon une étude YouGov pour MoneyVox). Problème : cette “soupape” ne suffit pas toujours. 35 % des répondants disent avoir dépassé leur plafond, avec à la clé des incidents de paiement.
Le phénomène frappe d’abord les jeunes adultes et les familles, catégories plus sensibles à la hausse des dépenses contraintes (logement, transports, alimentation). À l’inverse, les retraités restent relativement épargnés, ce qui tient autant à des budgets plus stabilisés qu’à des habitudes de consommation différentes.
Budget des ménages : 507 € « manquants » et des arbitrages de plus en plus stricts
Combien faudrait-il pour « vivre correctement » ? Les personnes interrogées avancent en moyenne 507 € par mois, contre 556 € l’an dernier. Ce repli suggère un léger mieux perçu, mais la pression reste forte. Priorités affichées en cas de marge de manœuvre : l’alimentation (40 %), les loisirs (33 %), puis l’équipement du logement (25 %).
En attendant, les arbitrages s’accumulent : 60 % des Français déclarent avoir réduit leurs dépenses non essentielles, 54 % suivent de très près les prix, et 52 % s’attendent à devoir se restreindre encore dans les prochains mois. Autrement dit, la consommation reste sous contrainte, et le découvert demeure un outil d’ajustement… qui peut vite se retourner contre les ménages lorsqu’il dérape.