
PARIS, FRANCE - JANUARY 29: Minister to the Minister of Cohesion of the Territories Sébastien Lecornu leaves the Elysee Presidential Palace after a weekly cabinet meeting at Elysee Palace on January 29, 2020 in Paris, France. (Photo by Antoine Gyori/Corbis via Getty Images)
Sébastien Lecornu aura attendu moins d’une semaine à Matignon pour trancher un symbole. Le nouveau Premier ministre annonce la suppression des avantages “à vie” accordés aux anciens ministres, avec entrée en vigueur au 1er janvier 2026. Objectif affiché : montrer l’exemple au moment où l’exécutif réclame des efforts budgétaires. « On ne peut pas demander aux Français de se serrer la ceinture si ceux qui dirigent l’État ne le font pas eux-mêmes », a fait valoir le chef du gouvernement.
Fin des privilèges permanents, exception encadrée pour la sécurité des ex-Premiers ministres
Concrètement, les moyens matériels accordés sans limite de temps (véhicule, chauffeur, soutien logistique…) ne seront plus automatiques ni permanents. Une seule exception est maintenue : une protection policière pourra être accordée aux anciens Premiers ministres et anciens ministres de l’Intérieur, pour une durée limitée et renouvelable en fonction de la réalité de la menace.
Matignon a demandé à la DGPN de poser un cadre précis pour ces protections. Parallèlement, l’exécutif prépare une révision du décret du 20 septembre 2019 qui fixe aujourd’hui les facilités accordées aux ex-chefs de gouvernement (par exemple un véhicule avec conducteur, et la mise à disposition d’un agent de secrétariat pendant dix ans, sous conditions). Les modalités exactes (durées, périmètre) restent à préciser.
Un geste budgétaire… surtout politique
À l’échelle des finances publiques, le coût annuel (hors sécurité) de ces dispositifs atteignait 1,58 million d’euros en 2024 : une somme modeste, mais hautement symbolique. Depuis des années, la question revient régulièrement sur la table – Michel Barnier l’avait évoquée en novembre 2024, François Bayrou l’avait ressortie fin août en chargeant un audit des « avantages indus ».
L’annonce de Sébastien Lecornu intervient alors que le gouvernement cherche des points d’accord budgétaires et tente d’apaiser le climat social. Les premiers échos illustrent ces lignes de fracture : Dominique de Villepin a jugé « normal » que les ex-Premiers ministres « donnent l’exemple », quand Élisabeth Borne rappelait, il y a un an, les impératifs de sécurité liés à certaines réformes sensibles. Reste désormais à transformer l’annonce en textes – et à définir précisément la durée des moyens transitoires qui subsisteront.