
Dimanche 14 septembre sur BFMTV, François Hollande a proposé une sortie de crise : suspendre la réforme des retraites prévue pour 2026 – celle qui acterait le départ à 64 ans – et reporter la discussion à l’élection présidentielle de 2027. L’ancien chef de l’État assume un pari démocratique : « aux Français de trancher ».
Suspendre 2026, arbitrer en 2027 : le pari d’un débat national
Pour François Hollande, la séquence actuelle est trop conflictuelle pour aboutir sereinement. Il plaide pour geler la réforme et porter le sujet dans la campagne de 2027, afin que le futur exécutif avance sur un mandat clair.
Il regrette aussi l’abandon d’un “conclave” sur la pénibilité, piste qui devait permettre d’ajuster la réforme sans rouvrir tout le chantier : « Cette solution a été écartée, je le déplore », a-t-il résumé, estimant qu’une voie de compromis reste à trouver.
Conclave enterré, conditions du PS, refus de l’exécutif et réserves syndicales
Côté majorité, la ligne demeure ferme. Sébastien Lecornu a sondé les partis, mais l’entourage d’Emmanuel Macron ne veut pas relancer un conclave sur les retraites.
Le PS avait posé une condition nette, portée notamment par le député Philippe Brun : oui à un conclave seulement si la réforme est suspendue pendant les discussions. Une exigence restée lettre morte.
Même prudence du côté de la CFDT, qui refuse de repartir dans un conclave et dit ne pas avoir engagé d’échanges avec le Premier ministre sur le dossier pour l’heure.
François Hollande propose un moratoire et un vote populaire différé en 2027. La majorité, elle, écarte l’option conclave. Entre conditions de la gauche et réticences syndicales, le devenir de la réforme reste ouvert… et hautement politique.