
Alexis Sciard / IP3; Paris, France, September 10, 2025 - Handover ceremony at the Hotel Matignon between outgoing Prime minister and his successor Sebastien Lecornu POLITIQUE, MATIGNON, PREMIER MINISTRE (MaxPPP TagID: maxnewsfrsix091211.jpg) [Photo via MaxPPP]
À peine nommé, Sébastien Lecornu a choisi la santé de proximité pour son premier déplacement en métropole. À Mâcon (Saône-et-Loire), le nouveau Premier ministre a annoncé la création d’un maillage de maisons « France Santé » afin que chaque Français puisse accéder à une offre de soins à environ 30 minutes de chez lui d’ici à 2027. Objectif affiché : en faire une « grande priorité nationale ».
5 000 maisons « France Santé » pour désengorger les déserts médicaux
Le chef du gouvernement veut s’inspirer des maisons « France Services » : des lieux uniques où l’on trouve médecins, infirmiers, sages-femmes, paramédicaux et services d’appui (prise de rendez-vous, prévention, dépistage). Cap fixé : 5 000 structures ouvertes en 2027.
Lecornu, qui a longuement échangé avec les soignants d’un centre départemental, pilotera personnellement le dossier. Aucun chiffrage n’a toutefois été dévoilé à ce stade. Fils d’une secrétaire médicale et élu local de longue date dans l’Eure, il dit « mesurer les attentes » des patients comme des professionnels.
Le déplacement en Bourgogne-Franche-Comté intervient alors que le gouvernement sortant a chuté à l’Assemblée et que le pays traverse une séquence sociale tendue. Lecornu n’a pas commenté la dégradation de la note française par Fitch annoncée vendredi soir, préférant rester sur le terrain sanitaire.
Cap sur le budget, méthode d’ouverture… et premiers arbitrages politiques
Entre deux consultations à Paris pour former son équipe et bâtir le budget 2026 susceptible d’être adopté sans majorité absolue, le Premier ministre assume une méthode : chercher des compromis avec les socialistes, les écologistes et les communistes « dans une discussion franche et de bon niveau ».
Il a d’ores et déjà enteriné l’abandon de la suppression de deux jours fériés, mesure proposée par François Bayrou, et écarté l’idée d’un nouveau conclave sur les retraites.
La droite interne met toutefois la pression : Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur démissionnaire et patron de LR, voit dans la sanction de Fitch « des décennies d’errance budgétaire » et juge les pistes de la gauche contre-productives. Dans la rue, la contestation reste vive : après la journée « Bloquons tout » du 10 septembre, un nouvel appel à la grève est lancé pour le 18 septembre.
Ligne de force du moment : tout en cherchant une issue budgétaire, Sébastien Lecornu entend ancrer son début de mandat dans le concret, avec un engagement visible et daté sur l’accès aux soins. Reste à convaincre sur le financement et le calendrier : les deux nerfs de la guerre de son projet « France Santé ».