
Combien faut-il avoir sur son compte – ou, plus exactement, combien confier à son établissement – pour changer de file et accéder à un service “premium” ? Les banques ne s’en cachent pas : elles classent leurs clients par niveaux de patrimoine financier afin d’adapter l’accompagnement, les produits… et la réactivité.
Banque privée : les seuils qui comptent (et ce que regardent vraiment les banques)
Première idée reçue à oublier : posséder un bel appartement ne suffit pas. Ce qui fait la différence, c’est l’épargne mobilisable et les encours que vous pouvez déposer rapidement à la banque pour être gérés dans la durée. C’est ce “ticket d’entrée” – plus que la valeur de vos biens immobiliers – qui conditionne l’accès aux offres patrimoniales.
Côté baromètre, les pratiques convergent autour de quatre strates couramment utilisées dans la profession (d’après les usages observés et des enquêtes de presse spécialisées) :
- “Affluent” (aisé) : à partir d’environ 100 000 € d’actifs financiers (et jusqu’à 1 M€).
- HNWI (High-Net-Worth Individual, “riche”) : au-delà de 1 M€.
- UHNWI (Ultra-High-Net-Worth Individual, “ultra-riche”) : à partir de 30 M€.
En pratique, le seuil d’entrée en banque privée varie selon les enseignes : autour de 150 000 € dans certaines banques privées adossées à de grands réseaux, jusqu’à plusieurs millions pour les maisons les plus sélectives. L’image automobile parle d’elle-même : il existe des gammes, avec une montée en “luxe” à mesure que l’encours confié progresse.
Pourquoi les « aisés » intéressent tant les établissements – et quels services en retour
Surprise : ce ne sont pas forcément les multi-millionnaires qui offrent les meilleures marges. Le segment 100 000 € – 1 M€ est souvent le plus attractif pour les banques : il permet de déployer des parcours digitaux standardisés (donc efficaces) tout en proposant des produits à valeur ajoutée (mandats, allocation diversifiée, assurances-vie haut de gamme, PEA, private equity en tickets encadrés, etc.).
En face, les “affluents” obtiennent déjà un traitement différencié : interlocuteur attitré, délais de réponse raccourcis, invitations à des opérations patrimoniales, accès à une architecture de produits plus large. Au-delà d’1 M€, l’accompagnement devient beaucoup plus sur-mesure (ingénierie patrimoniale et fiscale, transmission, structuration d’actifs professionnels, financement sur mesure), mais coûte aussi davantage à la banque (équipes dédiées, expertise juridique, veille internationale).
À retenir
- Seuils indicatifs : autour de 100 000 € d’actifs financiers pour entrer dans la catégorie “aisé”, 1 M€ pour “riche”, 30 M€ pour “ultra-riche”, avec de fortes variations selon les établissements.
- Ce qui pèse vraiment : les encours financiers immédiatement confiables (cash, titres, assurance-vie), pas seulement la valeur de votre immobilier.
- Le service évolue par paliers : d’un suivi réactif et élargi pour les “affluents” à une ingénierie patrimoniale complète pour les HNWI/UHNWI.
En clair, la “richesse” telle que la voit une banque se mesure moins au train de vie qu’à la capacité à déposer et faire gérer des actifs. C’est cet encours – et le potentiel de long terme – qui ouvre les portes de la banque privée.