
Sébastien Lecornu succède à François Bayrou à Matignon Credit : MAGALI COHEN/Hans Lucas/AFP via Getty Images)
Deux jours après sa nomination à Matignon, Sébastien Lecornu fait face à un scepticisme massif. Une enquête Toluna–Harris Interactive pour LCI place sa cote de confiance à 34 %, un record d’impopularité pour un Premier ministre au début de mandat.
Le verdict d’opinion est sévère. À son entrée à Matignon, Sébastien Lecornu ne recueille la confiance que d’un tiers des Français (34 %). C’est six points de moins que François Bayrou à son arrivée, et dix-sept points derrière Michel Barnier au même moment de leur parcours. Le soutien est surtout concentré chez les sympathisants de Renaissance (91 %) et, dans une moindre mesure, chez les proches des Républicains (69 %), sa famille politique d’origine, détaille la note de synthèse du sondage.
Un début de mandat sous méfiance : majorité introuvable et budget sous surveillance
Au-delà de la photographie de popularité, les attentes sont basses sur la capacité d’action. Seuls 27 % des sondés pensent que le nouveau chef du gouvernement parviendra à constituer une équipe susceptible d’obtenir la confiance d’une majorité de députés. Ils sont 36 % à juger possible l’élaboration d’un budget réellement tourné vers la réduction des déficits et de la dette, et 34 % à croire que ce budget sera adopté par le Parlement.
Dans ce contexte, Sébastien Lecornu a lancé une série de consultations avec les formations politiques avant d’annoncer la composition de son équipe. Sa feuille de route immédiate : bâtir un projet de loi de finances capable de franchir l’obstacle de l’Assemblée, alors que la rue a de nouveau montré ses muscles lors du mouvement « Bloquons tout ».
Pouvoir d’achat en tête des priorités et attentes d’un gouvernement « ouvert »
Ce même baromètre hiérarchise les urgences des Français. Le pouvoir d’achat arrive très largement en tête (61 %), devant la protection du système social (47 %) et la lutte contre l’insécurité (44 %). Le sujet de la dette et des déficits, au cœur du plaidoyer de François Bayrou, n’est jugé prioritaire que par 40 % des répondants.
Sur la composition de l’équipe gouvernementale, le message est clair : 58 % souhaitent voir entrer des personnalités issues de la société civile. Plus clivant, 52 % se disent favorables à la participation de membres du Rassemblement national, 45 % à l’arrivée de ministres LR, 40 % à des responsables d’Horizons et 39 % à des profils venus du Parti socialiste. Autrement dit, une demande d’ouverture… mais sans consensus évident sur la formule.