
La genèse nébuleuse du mouvement "Bloquons tout" rappelle celle du mouvement des "gilets jaunes" (ici à Paris, en novembre 2018). ©AFP
Sous la bannière « Bloquons tout », des dizaines de milliers de personnes ont manifesté mercredi partout en France contre « l’austérité » et les « inégalités ». Entre ambiance festive et échauffourées avec les forces de l’ordre, la journée s’est déroulée sans paralysie générale, au lendemain de la nomination de Sébastien Lecornu à Matignon. Les syndicats annoncent déjà un nouveau temps fort le 18 septembre.
Bilan provisoire de la journée : 175 000 manifestants, 812 actions et 473 interpellations
Selon le ministère de l’Intérieur, 175 000 participants ont été comptabilisés en fin d’après-midi à travers 812 actions (550 rassemblements et 262 blocages), une mobilisation supérieure à celle du 1er mai 2025 (157 000 d’après les autorités).
À Paris, la place des Fêtes est restée bon enfant tandis que la place de la République a été le théâtre de heurts en début de soirée : usage de gaz lacrymogènes, charges et arrestations. Au total, 473 personnes ont été interpellées (dont 203 à Paris) et 339 placées en garde à vue (106 à Paris), les autorités pointant la présence de « nombreux militants radicaux » dans certains cortèges.
Plusieurs incidents ont émaillé la journée : un départ de feu a endommagé la façade d’un immeuble dans le centre de la capitale (les circonstances restent à préciser par le parquet), un bus a été saccagé et incendié sur la rocade de Rennes, et des face-à-face tendus ont opposé jeunes manifestants et forces de l’ordre à Toulouse.
Côté transports, la station Châtelet–Les Halles et le centre commercial attenant ont été fermés sur demande policière.
Après le 10 septembre, cap sur le 18 septembre : les syndicats veulent amplifier la grève
Porté à l’origine par des collectifs citoyens sur les réseaux sociaux, le 10 septembre a reçu le soutien de la CGT et de Solidaires. « Cette mobilisation est un succès », s’est félicitée la CGT, dont la secrétaire générale Sophie Binet appelle à « faire encore plus fort » le 18 septembre avec davantage de grèves et de manifestations.
À l’issue d’une cellule de crise place Beauvau présidée par le nouveau Premier ministre, Bruno Retailleau a salué « la mise en échec de celles et ceux qui voulaient bloquer le pays », dénonçant une « confiscation » du mouvement par l’ultra-gauche.