
Séance plénière au Parlement européen, à Strasbourg- Jordan Bardella annonce une motion de censure contre von der Leyen Credit : Capture d'écran - Facebook - Jordan Bardella
Le président du Rassemblement national, Jordan Bardella, assure avoir réuni à Strasbourg les signatures nécessaires pour déposer une motion de censure contre la cheffe de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. La gauche radicale prépare sa propre motion. Sur le papier, l’initiative a peu de chances d’aboutir, mais elle vise à remettre au centre du jeu les choix commerciaux et la méthode de la Commission.
Mercosur et accords commerciaux : les griefs mis en avant
Bardella, qui préside le groupe Patriotes pour l’Europe, cible en priorité l’accord avec le Mercosur, qu’il juge dangereux pour les agriculteurs européens et incompatible avec les objectifs climatiques. Il dénonce aussi l’accord avec les États-Unis sur les droits de douane, présenté comme une « capitulation » de l’UE. Objectif politique affiché : forcer un débat public et mettre la pression sur la Commission von der Leyen, dont il conteste la ligne économique et commerciale.
Dans le même temps, des élus de la gauche radicale annoncent une motion concurrente, signe que les critiques dépassent le seul camp souverainiste, même si elles ne portent pas toutes sur les mêmes dossiers.
Une censure improbable, un signal politique évident
Sauf retournement, la majorité pro-européenne (droite PPE, centristes, sociaux-démocrates) ne souhaite pas renverser Ursula von der Leyen. Plusieurs partenaires critiquent sa gouvernance jugée trop verticale ou certaines orientations environnementales, mais ils ne veulent pas ouvrir une crise institutionnelle.
En clair : la motion de censure a peu de chances d’être adoptée, mais elle constitue un coup de pression destiné à peser sur les prochains arbitrages commerciaux et à tester la cohésion de la majorité. Pour la Commission, l’enjeu sera de montrer qu’elle conserve un soutien suffisant au Parlement pour poursuivre son agenda.