
Bois de chauffage : la saison redémarre… et les arnaques aussi. Vérifiez le vendeur, le volume livré et le taux d’humidité avant d’acheter.
À l’heure où les températures commencent à baisser, les commandes de bûches et de pellets repartent à la hausse. Avec elles, les tentatives d’arnaques se multiplient. La Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) a mené une série de contrôles en 2023-2024 : sur 185 entreprises vérifiées, elle a adressé 45 avertissements et 29 injonctions. Un signal clair, alors que près de 7 millions de Français se chauffent désormais au bois.
Arnaques au bois de chauffage : pratiques trompeuses et faux sites en embuscade
Sur le terrain comme en ligne, les fraudes prennent des formes variées. Les enquêteurs pointent d’abord des informations incomplètes ou trompeuses : affichage du prix approximatif, frais de livraison dissimulés, droit de rétractation ignoré. Viennent ensuite les « bidouillages » techniques : bûches plus courtes que prévu, essences mélangées, taux d’humidité minoré… autant d’éléments qui dégradent le rendement au foyer et font grimper la facture.
Autre dérive en forte hausse : les faux sites et annonces mirobolantes. Logos copiés, photos impeccables, livraison « gratuite » et immédiate… et un paiement exigé avant expédition. L’argent part, le bois n’arrive jamais. « Les fraudeurs usurpent l’identité d’acteurs connus, encaissent, puis disparaissent », résume la DGCCRF.
Quelques repères utiles pour ne pas se laisser berner : juridiquement, le bois se vend en m³ ou dm³ (le stère n’est plus une unité de vente autorisée) ; pour un usage immédiat, le taux d’humidité doit être ≤ 20 % pour les bûches et ≤ 10 % pour les granulés.
Comment acheter son bois en toute sécurité : les bons réflexes avant, pendant et après
Premier réflexe : vérifier qui vous vendez. Recherchez le SIREN/SIRET, les mentions légales, l’adresse physique, et contrôlez l’existence de l’entreprise sur des registres publics (type annuaires d’entreprises). En cas de doute, un appel ou une visite de dépôt valent mieux qu’un virement anticipé. Méfiez-vous des rabais « magiques » : en dessous de 10 % par rapport au marché local, la prudence s’impose.
Ensuite, exigez une facture précise. Elle doit mentionner l’essence, la longueur des bûches, le volume livré, le taux d’humidité et la mention « prêt à l’emploi » ou « à sécher avant emploi ». À la livraison, contrôlez quelques pièces : un centimètre manquant multiplié par des centaines de bûches finit par coûter cher. Si vous achetez des granulés, vérifiez l’intégrité des sacs et la constance des caractéristiques.
Côté circuit d’approvisionnement, privilégiez les plateformes spécialisées, les distributeurs reconnus, les magasins de bricolage, les exploitants forestiers ou l’affouage communal quand il existe. Les labels (France Bois Bûche, Flamme Verte, PEFC, etc.) ne remplacent pas la vérification, mais ils donnent un indice de traçabilité et de qualité.
Enfin, payez de préférence à la livraison ou via un moyen traçable offrant des recours. Si, malgré tout, vous êtes victime d’une fraude, contactez immédiatement votre banque pour faire opposition et solliciter un remboursement, puis signalez les faits sur les plateformes publiques dédiées (plainte en ligne Thésée ou SignalConso).
La demande de bois explose à l’automne, et les arnaques avec. Un vendeur identifiable, une facture complète, un contrôle visuel de la marchandise et un paiement sécurisé restent vos meilleures protections. Un peu de méthode à l’achat… pour beaucoup de sérénité au coin du feu.