
France's Prime Minister Francois Bayrou delivers a speech prior to a confidence vote over the government's austerity budget, at the National Assembly in Paris on September 8, 2025. France's parliament is expected to oust Prime Minister Francois Bayrou on September 8, 2025 after just nine months in office, plunging the key EU member into new political uncertainty and creating a painful dilemma for President Emmanuel Macron. Bayrou blindsided even his allies by calling a confidence vote to end a months-long standoff over his austerity budget, which foresees almost 44 billion euros ($52 billion) of cost savings to reduce France's debt pile. (Photo by Bertrand GUAY / AFP)
L’Assemblée nationale a refusé la confiance au gouvernement ce lundi 8 septembre. Neuf mois après sa nomination, François Bayrou échoue à rallier une majorité : 194 députés ont voté pour, 364 contre. Conformément à la Constitution, le Premier ministre doit désormais présenter sa démission au chef de l’État, entraînant celle de l’ensemble de son équipe.
Vote de confiance du 8 septembre : un revers annoncé, des chiffres sans appel
La séquence s’est jouée en session extraordinaire ouverte à 15 heures. Malgré une série de consultations de dernière minute, la gauche et l’extrême droite avaient annoncé la couleur : pas de confiance. Les LR, pourtant représentés au gouvernement, avaient laissé à leurs élus une liberté de vote, accentuant l’incertitude côté majorité.
Ce scrutin marque une première sous la Ve République : c’est la première fois qu’un gouvernement tombe après avoir échoué à obtenir la confiance de l’Assemblée. Depuis 1958, 41 votes de confiance ont eu lieu selon LCP ; Édouard Philippe puis Jean Castex sont les derniers Premiers ministres à avoir utilisé cette procédure.
Et après ? Démission à l’Élysée, affaires courantes puis arbitrages politiques
Le mécanisme est clair : faute de confiance, François Bayrou remet sa démission au président de la République. Le gouvernement devient alors chargé des affaires courantes le temps qu’Emmanuel Macron arrête une sortie de crise :
- soit la nomination d’un(e) nouveau(elle) Premier(ère) ministre capable de rassembler,
- soit une dissolution de l’Assemblée et un retour aux urnes, scénario politiquement risqué.
Cette issue était pourtant loin d’être écrite il y a deux semaines. Le 25 août, François Bayrou avait surpris en annonçant qu’il solliciterait la confiance avant l’examen du budget 2026, quand ses prédécesseurs — Élisabeth Borne, Gabriel Attal, Michel Barnier – avaient évité ce test non obligatoire. Ses propositions d’« ouverture », notamment la révision de la suppression de deux jours fériés, n’auront pas suffi.
Place désormais à la phase 2 de la crise : arbitrages à l’Élysée, recomposition à l’Assemblée… et un pays suspendu aux prochains choix institutionnels.